Portrait : Qui est Blaise Metreweli, la première femme nommée à la tête du MI6 ?

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Depuis la création du service en 1909, elle sera la première femme à diriger le renseignement extérieur britannique. Mais qui est la successeure de sir Richard Moore ?

Le renseignement extérieur britannique a enfin sa « M » (l’incontournable supérieure de James Bond). Ou plutôt sa « C », le surnom donné à celui qui en est à sa tête : Blaise Metreweli, 47 ans, a été nommée à la tête du MI6. Elle devient la première femme à prendre les rênes du service depuis sa création en 1909.

Dirigeant actuellement la section dite « Q » du MI6, qui est responsable de la technologie et de l’innovation, elle a précédemment occupé d’autres postes haut placés au MI6 et au MI5, l’agence de sécurité intérieure et de contre-espionnage. Elle a rejoint les renseignements en 1999, après avoir étudié l’anthropologie au Pembroke College de Cambridge, et a passé la majeure partie de sa carrière dans des fonctions opérationnelles au Moyen-Orient et en Europe.

Blaise Metreweli, qui prendra ses fonctions à l’automne, devient la toute première femme à diriger le MI6 depuis sa création.

Quand elle prendra ses fonctions, Blaise Metreweli deviendra la 18e personne à la tête du service, succédant à sir Richard Moore à l’automne. Celui-ci lui laissera sa place après cinq années de bons et loyaux services à la tête de l’agence – ce qui est considéré comme la durée maximale pour ce poste.

La « candidate idéale »

Le Premier ministre, Keir Starmer, a commenté dans un communiqué du MI6 que « la nomination historique de Blaise Metereweli intervient à un moment où le travail de nos services de renseignement n’a jamais été aussi vital ».

De son côté, le ministre des Affaires étrangères, David Lammy, s’est déclaré « ravi de nommer Blaise Metreweli prochaine cheffe du MI6. Forte d’une riche expérience acquise au sein de notre communauté de sécurité nationale, Blaise est la candidate idéale pour diriger le MI6 dans les années à venir ». Son prédécesseur, Richard Moore, a également réagi à la nouvelle, saluant sa « brillante carrière » et assurant qu’elle « possède toutes les qualités pour être une “C” exceptionnelle ».

La principale intéressée s’est dite pour sa part « fière et honorée » d’avoir été choisie, et a rappelé que « le MI6 joue un rôle essentiel pour assurer la sécurité du peuple britannique et promouvoir les intérêts du Royaume-Uni à l’étranger ». « Je me réjouis de poursuivre ce travail aux côtés des courageux officiers et agents du MI6 et de nos nombreux partenaires internationaux », a-t-elle ajouté.

Jusqu’alors, le MI6 n’avait jamais été dirigé par une femme. Ce qui n’est pas le cas des autres agences du pays, comme le MI5, qui a été dirigé par Stella Rimington et Eliza Manningham-Buller, ou comme le Government Communications Headquarters (ou GHQ, la troisième agence de renseignement et de sécurité du Royaume-Uni), avec actuellement à sa tête Anne Keast-Butler.

Communément appelé « C », le chef est responsable opérationnel du MI6 et est le seul membre de l’organisation dont l’identité est publique. Il est responsable devant le ministre des Affaires étrangères, rappelle le communiqué. Ce sigle provient du capitaine sir Mansfield Smith-Cumming, premier chef du MI6, qui signait d’une lettre « C » à l’encre verte ses documents.