En Tunisie, quatorze personnes LGBTQ+ ont été arrêtées en une semaine en Tunisie, neuf à Tunis et cinq à Djerba. Une vague d’arrestations violentes suivies d’incarcération, dénoncée par les associations.
En Tunisie, l’homosexualité est punie par la loi dans le pays. Selon l’essayiste et défenseur des droits de l’homme Hatem Nafti, c’est une politique pénale qui permet au gouvernement de désigner des boucs émissaires. « À chaque fois, le pouvoir va désigner un groupe considéré comme freinant l’action du pouvoir actuel, qui inscrit son action dans une guerre de libération nationale, qui sont les mots utilisés par le pouvoir », explique le défenseur des droits de l’homme.
« À chaque fois, il y a une désignation et puis derrière, il y a des arrestations. Ça permet au pouvoir de dire qu’il est en train d’agir. On a eu plusieurs séquences comme cela avec des hommes d’affaires, d’anciens responsables politiques ou avec des influenceurs sur internet. Ça permet à la communication gouvernementale de dire : « Voilà, on produit des choses à défaut de résultats socio-économiques. » C’est une cible assez facile qui va faire que, y compris chez des personnes qui s’opposent aujourd’hui au pouvoir, ça coûte quand même de dire que l’on soutient les personnes LGBTQ+ », développe Hatem Nafti, auteur de Notre ami Kaïs Saïed, essai sur la démocrature tunisienne (Riveneuve).
En mars 2025, un rapport publié par l’association tunisienne « Intersections » révélait que la répression contre les personnes LGBTQ+ et les associations qui les soutiennent était en augmentation. Des faits confirmés par l’ONG Amnesty International qui dénonçait la vague d’arrestations dont ont été victimes 84 personnes en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre entre décembre 2024 et janvier 2025.