Coupe du monde 2026 : Qualification historique du Cap-Vert aux dépens du Cameroun

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C’est un exploit monumental que l’équipe du Cap-Vert, petit pays d’à peine 4 033 km², a réussi en se qualifiant à la Coupe du monde 2026 après sa victoire sur l’Eswatini (3-0). Aidés par l’apport de joueurs issus de son importante diaspora, les Requins bleus ont dominé le groupe C devant d’anciens mondialistes, le Cameroun et l’Angola.

C’est l’une des plus grosses performances dans le foot africain ces dernières années. Le Cap-Vert, pays d’à peine 550 000 habitants, 40e au classement Fifa, seulement quatre participations à la CAN, et pas qualifiée pour la Coupe d’Afrique marocaine, s’est offert un ticket royal pour la Coupe du monde 2026 ce lundi 13 octobre en battant l’Eswatini lors de la dernière journée des éliminatoires du Mondial.

Les Requins bleus ont validé leur qualification dans un Estádio Nacional en fusion, porté par 15 000 spectateurs et tout un pays. Les buts de Livramento (48e) et de Willy Semedo (54e) et Stopira (90+1) ont officialisé la qualification de Ryan Mendes et de ses copains, mais il était quasiment acquis qu’ils verraient les Amériques après leur victoire le 09 septembre dernier devant le Cameroun (1-0).

À moins que le rêve n’ait commencé à prendre vraiment forme lors de la cinquième journée et ce but dans les arrêts de jeu de Yannick Semedo qui offrait une petite victoire aux siens face à Maurice (1-0), mais surtout la tête du groupe D au Cap-Vert qui ne la quittera plus jamais.

La patte de Bubista

Le géant camerounais, huit participations à la Coupe du monde au compteur, incapable de battre l’Angola lundi (0-0) est donc tombé et devra peut-être batailler en barrage pour espérer aller au Mondial. Pendant ce temps, le sélectionneur Pedro Leitão Brito, plus connu sous le nom de Bubista, peut savourer tranquillement cette qualification. Car celle-ci porte bien sa signature. Nommé en janvier 2020 à la tête des Requins bleus, l’ancien défenseur central d’Estoril (Portugal) n’a jamais cessé de faire progresser l’équipe. Il la qualifie à la CAN 2022, après une absence en 2017 et 2019, et se fait éliminer en huitièmes de finale par le futur champion, le Sénégal.

Lors de la CAN 2024, le technicien de 55 ans échoue en quarts de finale aux tirs au but après avoir éliminé la Mauritanie en huitièmes et fini premier de sa poule, devant notamment l’Égypte et le Ghana.

S’il a manqué la qualification à la CAN 2025, le technicien, né à Boa Vista (Cap-Vert), s’est bien rattrapé avec cette qualification au Mondial.

Si cette belle performance constitue une grosse surprise dans le monde du foot, Brito, lui, y croyait dès le début des éliminatoires. « Au fond de nous, nous savons que nous pouvons nous qualifier, et notre seul objectif est de nous battre jusqu’à notre dernier souffle pour y parvenir, déclarait-il sur le site de la Fifa après la deuxième journée. Et notamment parce que ce sera [en partie] aux États-Unis, où nous avons notre plus grande diaspora. Nous lui devons cette qualification, pour tout ce qu’elle a fait au fil des ans pour nous aider et contribuer au développement du pays. »

La force de la diaspora

À l’image des Capverdiens de la diaspora (près de 800 000), plus nombreux que les Capverdiens du pays, les joueurs nés à l’étranger ont été aussi d’une grande contribution à la qualification. Dans le onze de départ du match décisif contre le Cameroun, cinq joueurs sont nés à l’étranger, dont le buteur providentiel Livramento, natif de Rotterdam (Pays-Bas). Ils étaient ainsi quinze sur les 25 joueurs appelés par Bubista lors de la CAN 2024.

Lors de la rencontre face à l’Eswatini (3-0), le deuxième buteur, Willy Semedo, est natif de Montfermeil dans la banlieue parisienne, et le troisième, Ianique dos Santos Tavares dit Stopira, à Praia.

Des joueurs de la diapora décisifs, des natifs qui constituent le socle, comme le capitaine Ryan Mendes (joueur le plus capé, meilleur buteur de la sélection) et le gardien de but Vozinha (39 ans), il faut ne pas chercher loin pour avoir le secret de la potion magique capverdienne.

 

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