Au Bénin, Me Renaud Agbodjo a pris acte de la décision rendue par la Cour Constitutionnelle par rapport à l’invalidation de sa candidature aux élections présidentielles de 2026. Dans une vidéo, il a annoncé son retrait de la scène politique et se consacrer à sa profession et sa famille.
Il sera absent de la scène politique et se consacrera à sa profession, ses proches et à sa famille. Il s’agit de Me Renaud Agbodjo candidat sur la liste du parti politique Les Démocrates pour les élections présidentielles de 2026. Au lendemain de la décision rendue par la Cour Constitutionnelle dans la nuit du 27 au 28 octobre 2025 invalidant le duo candidat de ce parti, Me Renaud Agbodjo a fait cette annonce publique. En attendant de connaitre les raisons qui justifient cette annonce, le candidat fait savoir qu’il se consacrera à son cabinet, sa famille et ses proches. Il fait des propositions au candidat de la mouvance, Romuald Wadagni. Pour Me Renaud Agbodjo, le ministre des finances du Bénin a une grande responsabilité s’il arrivait à gagner les élections présidentielles. Romuald Wadagni doit mettre tout en œuvre pour réconcilier les fils et filles du Bénin. Il doit travailler à amener le peuple toutes catégories confondues autour d’une même table. Etant entendu que le peuple reste attaché à la liberté, à la justice sociale, la réconciliation de tous ses fils même ceux qui sont en exil, dit-il
Boniface KABLA
—————————————————————————–
Voici la déclaration de presse de Me Renaud AGBODJO
-( » J’ai été victime de dysfonctionnements internes à mon parti politique et d’adversités coupables…)
-(« Monsieur le ministre d’État Romuald Wadagni, votre responsabilité dans la conduite de la destinée du Bénin sera grande »)
Béninoises, Béninois, chers compatriotes,
J’ai souhaité, en toute liberté et en toute responsabilité, reprendre la parole pour m’adresser à vous après la décision rendue par la Cour constitutionnelle dans la nuit d’hier, suite au recours exercé contre la décision de rejet de ma candidature et de celle de monsieur Lodjou par la Commission électorale nationale autonome (Céna).
C’est une décision malheureuse et dommageable, car j’ai été victime de dysfonctionnements internes à mon parti politique et d’adversités coupables. En tant que praticien du droit et attaché à la légalité, je suis bien obligé, malgré moi, de prendre acte de la décision de la Cour constitutionnelle.
En dépit de toute ma déception, et surtout de la tristesse et du désarroi dans lesquels cette décision a plongé des millions de nos compatriotes qui, à travers ma candidature à l’élection présidentielle, espéraient vivement un changement de cap dans la direction des affaires de notre pays, j’ai été particulièrement marqué par toute la ferveur et la liesse populaire que ma désignation en qualité de candidat du parti Les Démocrates à la prochaine élection présidentielle a suscitées. Je vous en suis infiniment reconnaissant.
Je voudrais également témoigner toute ma reconnaissance au président Thomas Boni Yayi, président du parti Les Démocrates, pour la confiance qu’il a placée en la jeunesse béninoise à travers le parrainage de ma candidature. Mais malheureusement, ce coup d’essai n’a pu se transformer en coup de maître, et nous connaissons tous les raisons internes au parti qui ont eu pour corollaire le rejet de ma candidature par la Céna.
À titre personnel, et en tant que chrétien et homme de foi, je n’éprouve aucune rancœur ni aucun ressentiment à l’égard de qui que ce soit, notamment de l’honorable Michel Sodjinou, à qui j’exprime mes regrets. J’invite donc le peuple béninois à en faire de même et à ne poser aucun acte de violence ou de représailles afin de préserver la paix sociale et la concorde.
Tout ceci fera malheureusement partie de notre histoire commune, car cette élection, comme bien d’autres, ne sera ni inclusive ni consensuelle, malgré l’indication donnée par les pères fondateurs de l’historique Conférence nationale des forces vives. Mais nous devons préserver la paix et utiliser toutes les voies de dialogue possibles pour le règlement de nos différends.
Tirant les leçons de toute cette expérience exaltante, au cours de laquelle j’ai pu défendre des hommes et des femmes politiques de premier plan pendant près d’une décennie pour le respect des libertés et de la démocratie, je pense, après moult réflexions, qu’il est peut-être temps de faire une pause.
Je voudrais donc annoncer à la nation béninoise mon retrait de la vie politique béninoise pour quelque temps, afin de me consacrer beaucoup plus à ma famille, à mon cabinet et à mes proches. C’est une décision extrêmement difficile, mais longuement réfléchie.
Je voudrais en outre et avant de conclure, m’adresser aux candidats retenus par la Céna pour la prochaine élection présidentielle du 12 avril 2026, et particulièrement au plus jeune de ces candidats.
Monsieur le ministre d’État Romuald Wadagni, votre responsabilité dans la conduite de la destinée du Bénin sera grande. Vous êtes brillant et compétent, c’est un secret de Polichinelle. Mais le peuple béninois est attaché à la liberté, à la justice sociale et à la réconciliation de tous ses fils privés de liberté et contraints à l’exil.
Je vous exhorte, en cas de victoire – et c’est tout le mal que je vous souhaite – de mettre tout en œuvre afin de réunir toutes les sensibilités politiques, économiques et sociales autour d’une même table, pour une réconciliation vraie, sincère et pour le bonheur des Béninois.
Que Dieu bénisse le Bénin. Je vous remercie.
Cotonou le 28 octobre 2025.