Ukraine : Macron met en garde contre Poutine qui «veut la capitulation» de Kiev

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À l’issue d’une réunion de la « coalition des volontaires », dimanche 17 août, et à la veille d’un rendez-vous important à Washington sur l’avenir de l’Ukraine, Emmanuel Macron a réaffirmé le front uni que lui et ses alliés européens comptent afficher face à Donald Trump et aux velléités russes. Pour le président français, Vladimir Poutine ne veut pas la paix mais la « capitulation » ukrainienne.

Le rendez-vous en visioconférence de la « coalition des volontaires », organisé à la demande de la France, du Royaume-Uni et de l’Allemagne, s’est terminé en fin de journée ce 17 août. La quinzaine d’États qui la composent, ainsi que des membres de l’Union européenne et de l’Otan, voulaient préparer les prochaines étapes des discussions de paix sur la guerre en Ukraine, après le sommet qui s’est tenu en Alaska vendredi entre Donald Trump et Vladimir Poutine.

Cette réunion devait aussi servir à fixer à nouveau les positions des alliés de Kiev, alors que le président ukrainien Volodymyr Zelensky et plusieurs dirigeants européens ont rendez-vous lundi à Washington avec le président américain. « Notre volonté est de présenter un front uni entre Européens et Ukrainiens », a déclaré à son issue Emmanuel Macron.

« Poutine veut la capitulation de l’Ukraine, c’est ce qu’il a proposé »
Le président français, qui sera du déplacement outre-Atlantique, entend demander aux Américains « jusqu’à quel point » ils sont prêts à contribuer aux garanties de sécurité qui seraient offertes à l’Ukraine dans un accord de paix. « Il ne peut pas y avoir de discussions territoriales sur l’Ukraine sans les Ukrainiens », a-t-il répété, « de la même manière pas de discussion sur la sécurité des Européens sans eux ».

Alors que le sommet Trump-Poutine s’est achevé sans accord ni avancée concrète sur la guerre en Ukraine, Emmanuel Macron a fait part de son scepticisme quant aux volontés de paix de Moscou. « Est-ce que je pense que le président Poutine veut la paix ? Si vous voulez mon intime conviction, non. Il veut la capitulation de l’Ukraine, c’est ça qu’il a proposé », a jugé le président de la République française. Lui cherche « une paix robuste, durable, c’est-à-dire respectueuse du droit international, (…) qui respecte la souveraineté, l’intégrité territoriale de tous les pays », et pense être sur la même ligne que Donald Trump.

 

Zelensky et ses alliés unis avant de rencontrer Trump

Pendant que la « coalition des volontaires » tenait visioconférence, Volodymyr Zelensky, lui, était à Bruxelles pour discuter avec ses alliés qui l’accompagneront à Washington. La présence du président français Emmanuel Macron, du chancelier allemand Friedrich Merz, de la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni – qui entretient d’excellentes relations avec Donald Trump –, de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ou encore du secrétaire général de l’Otan Mark Rutte est de nature à conforter le président ukrainien.

« Volodymyr Zelensky n’a visiblement pas envie de revivre l’humiliation subie en février dernier aux États-Unis et ne souhaite pas se retrouver seul dans le bureau ovale », observe notre correspondante à Bruxelles, Laxmi Lota. L’hiver dernier, sous les caméras du monde, Donald Trump et son vice-président J.D. Vance s’en étaient pris verbalement à lui, dans une séquence forte.

Pas invités au sommet d’Anchorage entre le locataire de la Maison Blanche et le maître du Kremlin, les Européens entendent montrer lundi qu’ils comptent dans ce sujet et afficher une position commune : les frontières internationales ne peuvent pas être modifiées par la force et les sanctions contre la Russie vont être renforcées.

« Les sanctions sont efficaces », dit Ursula von der Leyen. La coalition tient aussi à ce que la sécurité de l’Ukraine soit garantie après la fin de la guerre, via un mécanisme identique à l’article 5 de l’Otan : un pays membre attaqué est automatiquement défendu. Ce qui est en jeu, ce n’est pas que la sécurité de l’Ukraine, mais aussi celle « de toute l’Europe », a rappelé Emmanuel Macron.