Mali : Les partis politiques sommés de justifier leurs dépenses malgré leur dissolution

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La Cour suprême malienne a annoncé donner jusqu’à la fin du mois aux partis politiques pour justifier de leur usage de subventions d’État. Celles-ci étaient accordées chaque année pour le bon fonctionnement des partis. Mais cette volonté de clarification comptable intervient alors que ces partis sont officiellement dissous depuis mai.

Après le temps de la dissolution le mois dernier, voici venu celui des additions pour les partis politiques au Mali. Cela afin de vérifier que le compte est bon parmi ceux qui ont touché à l’argent public.

En 2018, année électorale, les organisations politiques auraient reçu 2,6 milliards de francs CFA (soit près de 4 millions d’euros) de subsides. L’audit conduit par l’instance juridique porte sur les 25 dernières années, de 2000 à aujourd’hui, et a été annoncé par le président de la section des Comptes de la Cour suprême.

« Demander aux morts d’assister à leurs funérailles »

Il s’agit de s’assurer de la transparence des opérations liées aux activités politiques des partis et de se prémunir contre d’éventuels détournements à des fins personnelles. Les partis devront produire avant la fin du mois de juin leurs états financiers, relevés bancaires et autres preuves de l’origine de l’ensemble des ressources perçues.

Cette volonté de clarification et de transparence suscite pour le moment peu de réactions dans le monde politique malien. Maître Mountaga Tall, leader du parti CNID-Faso Yiriwa Ton, a toutefois réagi sur les réseaux avec un soupçon d’ironie : « Le gouvernement « demande aux morts d’assister à leurs funérailles » et à la Cour des comptes d’auditer ses propres audits ».

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