France : Les États-Unis refusent d’accorder un visa d’entrée sur leur territoire à un député français

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Incompréhension ou nouvelle politique de Washington ? La surprise règne à Paris après le refus des États-Unis d’accorder un visa à un député qui devait s’envoler, dimanche 22 juin, pour le territoire américain dans le cadre de rencontres à caractère politique. Pouria Amirshahi, membre du groupe écologiste à l’Assemblée nationale, a tenu une conférence de presse ce 19 juin au matin pour faire part de son inquiétude.

Il pensait pourtant avoir coché toutes les cases de l’exigeant visa américain. « J’ai délivré tous les documents qui m’ont été demandés et le ministre lui-même, c’est-à-dire le Quai d’Orsay, a fourni une note verbale, c’est-à-dire une demande de bienveillance à l’égard d’un parlementaire français », explique le député.

Mais, après un mois d’aller-retour avec les services de l’ambassade, Pouria Amirshahi s’est donc vu refuser l’entrée sur le territoire des États-Unis. Un rapport avec sa double nationalité franco-iranienne alors que les ressortissants iraniens sont désormais bannis des États-Unis, ou son projet de créer une association internationale d’élus progressistes ? Il n’ose y croire

« Si ça a joué, c’est très étonnant. D’abord, parce que j’ai fait ma demande avant même que Donald Trump érige la liste des pays dont les ressortissants sont indésirables. Deuxièmement, parce que je me déplace en tant que député français », raconte l’élu.

Le ministère des Affaires étrangères tente de débloquer la situation

Dans les rangs de l’Assemblée, c’est en tout cas la surprise. « Pour les États-Unis, c’est complètement inédit et donc, oui, on a été interloqué », affirme la députée socialiste Fatiha Keloua Hachi.

Le dossier est en tout cas remonté au plus niveau de l’État, la présidence française ayant été alertée, car selon Pouria Amirshahi, la situation doit être éclaircie. « Je n’ose croire une seule seconde que cette décision serait définitive, car elle serait une entorse inédite, et même une balafre sur la qualité du rapport entre deux sociétés », assure le député.

Le ministère des Affaires Étrangères explique de son côté être en train de se renseigner pour débloquer la situation, mais renvoie les médias en direction des services diplomatiques américains.