Au Gabon, les huit candidats à l’élection présidentielle avaient jusqu’au 25 juin pour déposer leurs comptes de campagne à la Cour des comptes, en respectant la limite de 60 jours après la proclamation officielle des résultats. Alors que le plafond des dépenses à ne pas dépenser était de 10 milliards de francs CFA et que des sanctions sont prévues en cas de défaillances, certains candidats sont aux abonnés absents.
Avec 0,36 % des suffrages et à la sixième place sur 8 candidats, le Dr Stéphane Germain Iloko Boussiengui affirme avoir déposé son bilan de campagne pour la présidentielle gabonaise : « Je l’ai fait parce que c’est la loi. La loi ne précise pas l’origine des fonds du candidat. En revanche, on nous demande de tenir à la disposition de la Cour des comptes nos comptes de campagne. »
Selon ses proches, Brice Clotaire Oligui Nguema, vainqueur du scrutin avec 94,85 % des voix, était le premier à déposer son bilan. Alain Simplice Boungouéré et Joseph Lapensée — joints au téléphone par RFI – l’ont également fait.
Par contre, Alain Claude Bilie By Nze, arrivé en deuxième position, affirme n’avoir pas déposé son bilan : « La Constitution gabonaise ne reconnaît pas cette prérogative à la Cour des comptes, les deux instruments juridiques majeurs que sont la Constitution et la loi organique cantonnent la Cour des comptes au contrôle des finances publiques. Ma campagne ayant été financée sur fonds propres, je ne vois pas en quoi la Cour des comptes serait compétente pour contrôler les ressources propres. »
L’article 371 du code électoral prévoit des sanctions pécuniaires contre les candidats ayant reçu des fonds illicites ou dépassés le plafond de 10 milliards de francs CFA. Ils risquent aussi de cinq à dix ans d’inéligibilité.