Au Bénin, les Aspirants au Métier d’Enseignant (AME) réclament leur reversement sans condition en ACDPE. Ils ont donné de la voix ce mardi 22 juillet à travers une action conjointe du CNAME, de la PNDSAS-SN et de l’ANTC.
C’est autour du thème: « Face au dilatoire qu’organise le gouvernement, mobilisons-nous et intensifions les actions pour le reversement de tous les AME sans condition en ACDPE » que les AME du Bénin ont organisé une conférence de presse ce mardi 22 juillet 2025 à la Bourse du Travail à Cotonou. A l’occasion, les AME ont eu le soutien du SG de la CSTB, KASSA MAMPO. Lire ci-dessous leur déclaration liminaire
Chers amis journalistes,
Camarades Aspirants au Métier d’Enseignant (AME),
Camarades militants et sympathisants,
Chers invités,
C’est inimaginable que depuis six ans, les Aspirants au Métier d’Enseignant (AME) qui pourtant se sacrifient dans l’intérêt suprême de la nation continuent d’être esclavagisés, marginalisés, traités comme des prestataires de services ou comme des robots. Malgré moult cris de cœur, le gouvernement reste sourd et complice face aux traitements dégradants des AME.
Après les protestations qui fusaient dans le rang des AME sur les mauvaises conditions de vie et de travail, notamment les mouvements d’humeur de novembre 2021, le gouvernement du Président Patrice TALON a dû prendre la décision au Conseil des Ministres le 7 décembre 2022 de reverser les AME en ACDPE.A ce sujet de reversement pourtant crucial, certaines autorités de la rupture telle le porte-parole du gouvernement ne cessent de multiplier leurs manœuvres de diversion, de confusion et de division dans les rangs des AME à travers des déclarations écœurantes.
Messieurs les journalistes, loin de dresser une liste exhaustive des conditions de vie et de travail qui exposent les AME à la servitude et à la précarité, de façon générale, nous sommes privés de beaucoup d’avantages liés à notre corporation (pas de prime de nuit, ni prime de rentrée, de gratification ou de rendement etc.). En d’autres termes, les AME qui constituent aujourd’hui la majorité des enseignants de la maternelle, du primaire et du secondaire participent aux journées nationales de réflexion des enseignants, mais sont écartés des primes liés à cette activité. Le gouvernement livre les AME du secondaire à un quota horaire hebdomadaire de 26 heures voire au-delà, en violation flagrante de l’article 3 de l’arrêté 069 du 27 novembre 2019, toujours en vigueur au Bénin. Beaucoup d’AME sont obligés de parcourir deux à trois collèges distants parfois d’environ 15 kilomètres avant de pouvoir réunir cette masse horaire un fardeau qui ruine progressivement leur santé. Plus d’une centaine en sont passés de vie à trépas. Les AME de la maternelle et du primaire sont exclus des corrections des examens du CEP de fin d’année alors que beaucoup parmi eux sont détenteurs du CAP et participaient à ces activités pendant qu’ils étaient encore dans les privés. Avec un mépris aigu, les autorités les empêchent de participer à la phase écrite des examens professionnels nationaux pour l’obtention des diplômes professionnels du CEAP et du CAP, alors que les enseignants des écoles privés y sont autorisés. Des centaines d’AME passent de vie à trépas, laissant leurs progénitures sans avantages.
Messieurs les journalistes, les AME, aujourd’hui, constituent plus de 80% du personnel enseignant de l’école béninoise. Le gouvernement ne peut se vanter par rapport aux taux élevés des examens nationaux (CEP 89,81%, BEPC 77,25% et BAC 73,02%) sans la contribution effective des AME sur qui se repose l’école béninoise. Occulter le sacerdoce de cette catégorie d’enseignants martyrisés et marginalisés, c’est faire du tort à la République. Pour corriger ces injustices, nous méritons le reversement ! Ne pas vite le faire, c’est sacrifier cette génération que constituent les AME, notamment les milliers dont les âges sont avancés et proches de la retraite.
C’est pourquoi nous les AME venons une fois encore fustiger le dilatoire et la diversion, organisées par les autorités à travers des multiples déclarations non suivie d’actes concrets. Le temps des discours creux est révolu ! Par ailleurs, nous exigeons le reversement de tous les AME sans conditions à travers la prise d’un décret avant la rentrée scolaire 2025-2026.
A cet effet, nous lançons enfin un vibrant appel à tous les AME à rester mobilisés sur toute l’étendue du territoire national et à intensifier leurs actions.
Trop, c’est trop ! Libérez le reversement !
Vive les AME !
En avant pour l’amélioration de nos conditions de vie et de travail !
Cotonou, le 22 juillet 2025
Ont signé
Les Coordonnateurs PNDSAS-SN , CNAME et ANTC,
Odilon DJOSSOU,
Rodoine Mahoudéka MONTANH et Paterne Sylas GBEBODE