L’élection d’un nouveau pape américain n’a aucun lien avec le président Donald Trump, a tranché jeudi le curé de la Paroisse de Saint-Sauveur, dans les Laurentides.
«L’Église catholique n’est pas une église qui fonctionne seulement avec le président des États-Unis. Elle fonctionne pour les catholiques. […] Et je ne peux pas m’imaginer que les cardinaux se sont dit “on va nommer un pape qui vient des États-Unis, ça va faciliter [les relations avec Donald Trump]. Le pape va être là plus longtemps que M. Trump», a dit l’abbé Martin Tremblay, lors d’une entrevue à LCN.
Le cardinal Robert Francis Prevost, qui est devenu le pape Léon XIV, a été nommé par ses pairs jeudi après un conclave de deux jours.
Ce dernier a livré un premier discours axé sur la paix «profonde» pour le monde entier.
«Il faudrait faire attention pour ne pas politiser cette parole-là en disant que c’est une paix pour que les armes tombent. D’abord et avant tout, pour le Christ, la paix profonde, c’est de se savoir accompagné, de se savoir aimé de Dieu, de savoir qu’on n’est pas seul. C’est la priorité», a nuancé l’homme de Dieu.
Le rôle du souverain pontife est surtout de créer des ponts entre le monde spirituel et le monde terrestre, estime Mgr Tremblay.
«Quand on dit le souverain pontife, de sa définition, c’est le pontifex, c’est l’homme qui est l’homme des ponts. Alors, il crée des ponts. Ce n’est pas nécessairement politique, mais il va créer des ponts. D’abord, le premier pont, c’est entre le monde d’ici et Dieu. Premier pont qui est à établir. Après ça, tous les autres ponts peuvent être établis», a-t-il illustré.
Premier pape américain: «Un signal clair à l’administration Trump», selon une experte en religions
L’élection d’un premier pape américain par les cardinaux au Vatican est un «signal clair à l’administration Trump», selon la professeure au département des sciences religieuses de l’UQAM, Catherine Foisy. À la suite du conclave, c’est le cardinal Robert Francis Prevost, qui a choisi le nom Léon XIV, qui a été nommé successeur à François premier.
Selon ce qu’explique Mme Foisy en entrevue à LCN, il se trouve dans la même ligne de pensée de son prédécesseur en ce qui a trait à l’écologie et aux migrants, notamment, ce qui le place en opposition aux positions de l’administration Trump.
Cela ne serait pas un hasard.
«Je pense que du point de vue du collège cardinaliste, c’est aussi un signe clair à l’administration Trump, comme quoi le Vatican ne sera pas à la remorque de l’administration Trump, affirme-t-elle. Je pense que cet élément a pesé lourd dans la balance.»
L’experte avait identifié Robert Francis Prevost comme étant un candidat possible, mais pas un favori.
«Il était dans ma liste longue, avance-t-elle. Il a une expérience de terrain de l’Amérique latine, il préside la commission pontificale pour l’Amérique latine qui est très importante et il dirige le dicastère des évêques, ce qui en fait pratiquement le numéro trois du Vatican.»
«Il a aussi dirigé son ordre, l’Ordre de Saint-Augustin, qui se trouve partout à travers le monde, qui est très ancien. Il a fait ça très rapidement dans son parcours, ajoute-t-elle. C’est un homme qui est habitué de travailler sur le plan mondial, international.»
La professeure en études religieuses estime que les réformes entamées par François 1er se poursuivront tout au long de son pontificat.
«C’est une personne qui sera, je pense, dans le sillon du pape François, des réformes qui ont été entreprises sur les questions des rapports entre les laïcs et les clercs dans l’Église, la responsabilité des églises nationales, leur leadership, je pense qu’il va continuer à renforcer ces éléments», soutient-elle.
Le président américain a quant à lui salué l’élection du nouveau pape, mentionnant que sa nomination était un «grand honneur» pour les États-Unis et qu’il avait hâte de le rencontrer.