Deux grands partis politiques de l’opposition et des organisations de la société civile ont demandé le 12 juin 2025 la « démission » du dirigeant du président du Conseil, Faure Gnassingbé, une semaine après des manifestations contre le pouvoir.
Pour la première fois après les événements du 6 juin au Togo et l’arrestation de dizaines de personnes à Lomé lors de mobilisations contre le pouvoir, le Cadre de réflexion et d’action pour le changement (Crac), composé de partis politiques – l’Alliance nationale pour le changement (ANC) de Jean-Pierre Fabre et les Forces démocratiques pour la République (FDR) de Paul Dodji Apévon – et d’organisations de la société civile comme le Front citoyen Togo-debout et Novation internationale, dresse un bilan de vingt années de pouvoir de Faure Gnassingbé.
« Monsieur le président Gnassingbé, vous devez rendre le tablier »
Des années caractérisées, selon le Crac, par des violences politiques, des difficultés économiques et une corruption endémique. Le Crac dénonce un échec de gouvernance et demande la démission de Faure Gnassingbé. « Le président doit démissionner pour des raisons claires et objectives, lance le professeur David Dosseh, membre de la conférence des présidents du Crac, durant une conférence à laquelle assistait notre correspondant à Lomé, Peter Sassou Dogbé. La première raison, c’est qu’il n’a pas de légitimité. La deuxième raison, c’est parce qu’il y a un échec de sa gouvernance. Quand vous voyez sa gouvernance au plan politique où on peut se permettre d’arrêter des journalistes, de récupérer leur matériel, de les obliger à effacer les images, d’attraper un jeune médecin et le bastonner – pour reprendre ses propres termes – sauvagement, et puis tranquillement aller chez soi parce que c’est une République bananière… »
David Dosseh poursuit : « Il a échoué au plan économique. Et, enfin, je pense qu’il a échoué au plan social. C’est un échec parce que c’est un modèle mauvais qu’il laisse aux jeunes générations. Pour toutes ces raisons, monsieur le président Faure Essozimna Gnassingbé, vous devez rendre le tablier. »
Le Togo est dirigé depuis 2005 par Faure Gnassingbé, successeur de son père resté près de 38 ans à la tête du pays. Faure Gnassingbé, le 3 mai dernier, a prêté serment pour le poste de président du Conseil, une fonction créée suite à un changement de Constitution intervenu en 2024, l’ancien chef d’État conservant l’essentiel du pouvoir exécutif.