La Banque africaine de développement (BAD) investit dans ses fonctions son 9ème président lundi 1er septembre, à son siège d’Abidjan. À 60 ans, l’ancien ministre mauritanien de l’Économie Sidi Ould Tah a été élu haut la main en mai dernier pour prendre la suite du Nigérian Akinwumi Adesina à la tête de la BAD. Désormais chargé de la première institution de développement de l’Afrique pour cinq ans, il arrive fort de ses expériences, mais devra faire face à des chantiers importants.
Sidi Ould Tah arrive à la tête de la BAD auréolé de sa réussite à la tête de la Banque arabe pour le développement de l’Afrique, la BADEA, dont il est parvenu à multiplier par huit les décaissements. Son expérience prolongée des deux côtés de la barrière, en tant que ministre de l’Économie de son pays, la Mauritanie, puis de banquier du développement, ont favorisé son élection, autant que son réseau étendu aux pays arabes et à l’Asie.
Sidi Ould Tah a quatre priorités : décupler les montants engagés par la BAD, transformer la banque en chef de file des acteurs financiers africains, créer massivement de l’emploi pour les jeunes en soutenant les PME et accélérer la construction des infrastructures africaines de transport et d’énergie.
Ses 100 premiers jours seront consacrés à une large concertation au sein et hors de l’institution financière panafricaine. Mais le chantier le plus urgent de Sidi Ould Tah sera de reconstituer d’ici décembre le Fonds africain de développement, le guichet de la BAD le plus accessible pour les pays les plus pauvres du continent.
Une bonne partie des ressources seront mobilisées pour que l’on puisse vraiment créer l’infrastructure qui permet l’intégration continentale.