La crise dans les médias sénégalais continue de s’aggraver. Elle touche tout le secteur, fragilisé notamment par la baisse des subventions publiques et l’effondrement des recettes publicitaires. Au cœur de cette tourmente, se trouve le groupe Futurs médias, fondé en 2003 par Youssou N’Dour, qui a lancé une procédure de restructuration. Un symbole de la fragilité de la presse au Sénégal ces derniers mois.
Au Sénégal, le groupe Futurs médias, qui réunit des médias phare comme L’Observateur, RFM et TFM, reconnaît traverser une crise «sans précédent ». Effondrement des recettes publicitaires, chute des ventes papier, charges en hausse et redressements fiscaux, le groupe ne paie plus certains salariés depuis trois mois. La direction estime donc qu’il ne reste que deux choix : la disparition pure et simple de l’entreprise ou sa restructuration.
Des dizaines de postes menacés
C’est la seconde option qui a été choisie et une procédure est désormais engagée auprès de l’inspection du travail. Des dizaines de postes sont menacés sur plus de 400 salariés permanents. Les délégués du personnel dénoncent une démarche brutale, sans plan de sauvegarde, comme le souligne Mamadou Fall, le secrétaire général du syndicat Synpics section GFM.
« Flanquer un communiqué comme ça pour annoncer un plan de redressement, ça nous a pris au dépourvu. Pour nous, c’est brutal, c’est difficile. Nous, tout ce que nous voulons, c’est qu’il n’y ait pas de licenciements à Futurs Médias et qu’on essaie de sauver le maximum d’emplois, si possible, parce que le contexte actuel n’est quand même pas favorable à une perte d’emplois. Et cela pourrait créer un drame social au Sénégal ».
Pas un cas isolé
GFM n’est pas un cas isolé : toute la presse sénégalaise est frappée par la crise depuis un an, et de nombreux journalistes ont perdu leur emploi. Une assemblée générale est prévue à GFM mardi 26 août, et le Synpics annonce également un rassemblement.