Eglise catholique : Le cardinal américain Robert Prevost, nouveau pape élu, il prend le nom de Léon XIV

Actualités

Les 133 cardinaux électeurs sont parvenus à s’entendre pour élire un nouveau pape. Il s’agit du cardinal américain Robert Prevost. À l’issue du deuxième jour du conclave, de la fumée blanche s’est échappée de la cheminée de la chapelle Sixtine jeudi 8 mai, signe que les cardinaux ont élu un nouveau pape. Des milliers de fidèles sont rassemblés sur la place Saint-Pierre dans l’attente de découvrir le nom du nouveau souverain pontife.

Le cardinal américain Robert Prevost, 69 ans, a été élu pape ce jeudi 8 mai 2025 à 18 h 08. Ce religieux augustin a longtemps été missionnaire au Pérou avant d’être appelé à Rome par François, en 2023, comme préfet du dicastère pour les évêques. En le choisissant, les cardinaux confirment le choix d’une Église ouverte, multiculturelle et missionnaire. Américain de naissance, Robert Prevost est issu d’un père d’origine franco-italienne et d’une mère d’origine espagnole.

17h15: Le cardinal américain Robert Prevost est le nouveau pape, qui s’appelle nom de Léon XIV

Le cardinal américain Robert Francis Prevost, d’origine italo-américaine, est devenu le premier pape américain. Selon le protocardinal français Dominique Mamberti, il prend le nom de Léon XIV.

Natif de Chicago, ce proche collaborateur de François, discret et réservé, a la réputation au sein de la Curie, le gouvernement du Vatican, d’être un modéré capable de concilier des points de vue divergents.

16h32: Les cloches de Notre-Dame-de-Paris sonnent après l’annonce de la fumée blanche

Les cloches de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris se sont mises à sonner à toute volée après l’annonce de l’élection d’un nouveau pape, a constaté jeudi un journaliste de l’AFP. À la surprise des touristes présents sur le parvis de la cathédrale française, les cloches, comme cela est prévu, ont commencé à résonner à Paris quelques minutes après que des volutes blanches sont sorties de la cheminée installée sur le toit de la chapelle Sixtine au Vatican, annonçant l’élection d’un nouveau pape.

16h17: Vives acclamations de la foule place Saint-Pierre

Une immense clameur a parcouru la foule de plusieurs milliers de personnes rassemblées place Saint-Pierre au Vatican après l’apparition de la fumée blanche annonçant l’élection d’un nouveau pape, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Peu après la sortie de volutes blanches de la cheminée installée sur le toit de la chapelle Sixtine vers 16h08, les cloches de la basilique Saint-Pierre ont sonné à toute volée, tandis que la foule continuait de crier son enthousiasme en applaudissement.

Les présents attendent le nom du nouveau pape, dont l’identité n’est pas encore connue. Un cardinal de haut rang doit annoncer son nom « urbi et orbi » (« À la ville et au monde ») du balcon de la basilique Saint-Pierre, en latin : « Annuntio vobis gaudium magnum. Habemus Papam », soit « Je vous annonce une grande joie. Nous avons un pape », en français.

Il identifiera le nouveau pape par son prénom, dont le nom est traduit en latin, puis annoncera le nom papal choisi par le nouveau chef de l’Église.

Après l’annonce, le nouveau pape s’avancera pour prononcer son premier discours public et sa première bénédiction « urbi et orbi » devant la foule rassemblée sur la place Saint-Pierre.

16h09 : La fumée blanche s’échappe de la cheminée de la chapelle Sixtine annonçant l’élection d’un pape

Les 133 cardinaux électeurs sont parvenus à s’entendre pour élire un nouveau pape. Il a fallu la majorité des deux tiers, soit au moins 89 voix, pour que le prochain souverain pontife soit désigné. De la fumée blanche s’est échappée de la cheminée fixée à la chapelle Sixtine, sous l’acclamation des fidèles venus en masse pour découvrir qui sera le prochain pape.

L’Américain Robert Francis Prevost devient le pape Léon XIV ( Portrait)

L’Archevêque américain Robert Francis Prevost a été élu pape ce 8 mai 2025 et prendra le nom de Léon XIV, a annoncé le Vatican. À 69 ans, il devient le 267e souverain pontife de l’histoire et succède à François, décédé le 21 avril dernier.  

C’est un homme de Dieu discret, presque timide, que les cardinaux viennent d’élire pape. Pourtant, l’Américain Robert Francis Prevost a mené une vie missionnaire audacieuse, d’abord comme prêtre au Pérou, dans les antiques terres incas, puis comme évêque dans ce pays d’Amérique du Sud couvrant une partie de la forêt amazonienne, grand comme deux fois la France. Il fit presque figure d’exception car au sein de l’épiscopat latino-américain, les ressortissants des États-Unis sont très rares. Soucieux de renouveler l’épiscopat mondial dans une perspective missionnaire de proximité aux plus pauvres, le pape François l’appela à Rome en 2023 pour diriger le puissant dicastère chargé de sélectionner les évêques du monde. Créé cardinal cette année-là, ce religieux de l’Ordre de Saint Augustin – qui depuis sa fondation au XIIIe siècle se réfère à la règle du célèbre auteur des Confessions – a donc un parcours très atypique.

Issu d’une famille d’ascendance française, italienne et espagnole, il est né à Chicago le 14 septembre 1955, en la fête de la Sainte Croix. Après sa formation en mathématiques et en philosophie à l’université de Villanova à Philadelphie, il entre en 1977 en noviciat chez les pères augustiniens, où il prononce ses vœux quatre ans plus tard, avant de recevoir l’ordination sacerdotale en 1982 à Rome. C’est une figure considérée comme «progressiste» au sein de la Curie romaine qui lui impose les mains pour lui conférer le sacrement de l’ordre : Mgr Jean Jadot (1909-2009), diplomate du Saint-Siège alors pro-président du secrétariat pour les non-chrétiens. Cet archevêque de nationalité belge avait été délégué apostolique aux États-Unis de 1973 à 1980, à une époque où la nonciature n’existait pas encore en raison de l’absence de relations diplomatiques formelles entre Washington et le Saint-Siège.

Missionnaire au Pérou

Robert Francis Prevost obtient en 1987 un doctorat en droit canonique à l’Angelicum (Université pontificale Saint-Thomas d’Aquin) avec une thèse sur le rôle du prieur local de l’Ordre de Saint-Augustin. Malgré l’engagement à préparer sa thèse, il désire faire une expérience missionnaire au Pérou en 1985, où il occupe la fonction de chancelier du diocèse de Chulucanas et de vicaire de la cathédrale. Conquis par la chaleur communicative et le sens de la transcendance du peuple péruvien, il ne retourne que quelques mois dans son Illinois natal comme responsable de la pastorale des vocations et directeur des missions pour sa province, avant de repartir au Pérou en 1988 pour une dizaine d’années au cours desquelles il a de nombreuses responsabilités dans l’archidiocèse de Trujillo, au bord de l’océan Pacifique.

Il y fonde une paroisse dont il est le premier curé, et est aussi prieur de sa communauté religieuse, juge ecclésiastique, directeur du séminaire augustinien, ainsi que préfet des études et recteur du séminaire diocésain, où il enseigne le droit canonique, la patristique et la morale. Élu provincial pour sa région d’origine couvrant le Midwest américain, il rentre à Chicago en 1999. Le père Prevost est ensuite élu prieur général de l’Ordre de Saint-Augustin, une charge qu’il exerce durant deux mandats de six ans, de 2001 à 2013.

Après une année de transition comme directeur de la formation au couvent de Saint-Augustin à Chicago, premier conseiller et vicaire provincial, le pape François le renvoie au Pérou en novembre 2014, d’abord comme administrateur apostolique du diocèse de Chiclayo, puis comme évêque du même diocèse, un an après. Ce diocèse de 50 paroisses qui s’étend sur plus de 15 000 km2, situé au nord du Pérou, comptait 90 prêtres incardinés en 2022, pour une population totale de 1,3 million d’habitants, parmi lesquels 83% de catholiques.

Qualités de médiateur

Mgr Prevost exerce en plus la charge d’administrateur apostolique du diocèse de Callao, le grand port sur le Pacifique, de 2020 à 2021. Au sein de la conférence des évêques du Pérou, il est élu vice-président, devenant membre du conseil permanent de 2018 à 2023, et président de la commission pour l’éducation et la culture de 2019 à 2023. Avec le président de la conférence des évêques du Pérou, il joue un rôle important pour la stabilité institutionnelle durant les crises politiques successives qui mènent aux renversements des présidents Pedro Pablo Kuczynski en 2018, Martín Vizcarra et Manuel Merino en 2020, et Pedro Castillo en 2022. Ce qui laisse augurer des qualités certaines de médiateur chez le nouveau pape qui devra probablement s’affronter diplomatiquement au président Trump, en particulier au sujet du sort des migrants à la frontière mexicaine.

C’est en janvier 2018, au cours du voyage pontifical au Pérou, que François repère Mgr Prevost, reçu en audience privée en 2021. Il le nomme rapidement membre du dicastère pour le Clergé, en juillet 2019, et du dicastère pour les Évêques en novembre 2020, avant de lui confier un dicastère stratégique, celui des évêques, chargé de sélectionner les premiers responsables des diocèses dans les pays depuis longtemps évangélisés, essentiellement situés dans l’hémisphère Nord.

Prenant la succession effective du cardinal Marc Ouellet le 12 avril 2023, de sensibilité plus traditionnelle, il devient le premier évêque missionnaire nommé à ce poste. Les terres de mission demeurent sous la juridiction du dicastère pour l’Évangélisation, l’ex-congrégation pour l’Évangélisation des peuples. Cependant, des évêques venus des pays de l’hémisphère Sud ont parfois occupé la charge de préfet du dicastère pour les évêques, tels que les cardinaux Bernardin Gantin, béninois, de 1984 à 1998 et Lucas Moreira Neves, brésilien, de 1998 à 2000. Durant ses premiers mois de mandat, le nouveau préfet, resté discret dans les médias, est apprécié pour sa qualité d’écoute et sa maîtrise des dossiers.

À peine élu, le nouveau pape doit faire face à une polémique : ses deux années à la tête de la province augustinienne Notre-Dame-du Bon Conseil (1999-2001) ont fait l’objet, vingt ans plus tard, de vives critiques de la presse américaine en raison de son attitude dans une affaire d’abus sexuels sur mineurs impliquant un membre de sa congrégation. En tant que provincial, en septembre 2000, Prevost avait en effet permis l’accueil d’un religieux condamné pour abus sexuels sur mineurs dans un prieuré augustinien situé près d’une école primaire. Avec le durcissement des règles établies par l’épiscopat américain, ce prêtre a été écarté de cette résidence, avant d’être «réduit à l’état laïc» selon l’expression consacrée, en 2012, après la découverte de nouvelles affaires le mettant en cause.

En tant que préfet du dicastère pour les évêques, le cardinal Prevost a eu ensuite pour mission d’appliquer les règles du motu proprio du pape François Vos estis lux mundi, qui peut amener à la démission d’évêques reconnus coupables de négligence, de couverture ou de mauvaise gestion de cas d’abus impliquant des prêtres situés sous leur juridiction. Membre du Synode sur la synodalité, ce grand chantier lancé en 2021 pour rendre l’Église plus inclusive et moins cléricale, le cardinal Prevost a été particulièrement impliqué dans les réflexions sur les nominations d’évêques et leur mode de gouvernance, déclarant que le processus de sélection devait être plus synodal, c’est-à-dire impliquer notamment des laïcs, ce qui était de toute façon déjà prévu dans le droit de l’Église mais pas toujours mis en pratique au niveau des nonciatures.

Personnalité discrète et paisible

Lors de la deuxième phase du Synode sur la synodalité, en 2024, il a mis en valeur l’importance d’une formation commune pour les évêques des diocèses de l’hémisphère Nord et ceux des diocèses dits «de mission», invitant à mieux articuler le lien entre Rome et les Églises locales et à élargir la sélection des nouveaux évêques en consultant le peuple de Dieu. Dans un entretien aux médias du Vatican en 2023, il avait pour autant expliqué ne pas souhaiter que le choix des évêques soit le résultat d’un processus démocratique ou politique, défendant en cela la tradition de l’Église.

Dans le même registre, début 2024, il faisait partie des évêques de la Curie qui ont bloqué le projet de «Conseil synodal» du Synode allemand, cette structure voulue pour permettre à des représentants laïcs désignés démocratiquement de participer pleinement à la gouvernance de l’Église catholique dans le pays. Sur la question du rôle des femmes, le nouveau pape suivra la ligne de François, écartant la possibilité de femmes diacres, une décision qui selon lui risquerait de «cléricaliser» la femme dont la vocation dans l’Église n’est pas de l’ordre du ministère ordonné. Le cardinal Prevost a largement plaidé cependant pour donner davantage d’espace aux femmes, notamment à des postes de responsabilités. Son dicastère s’est d’ailleurs transformé dans ce sens puisque trois femmes y siègent. Son pontificat, fidèle aux avancées de celui qui l’a précédé, sera certainement plus serein, à l’image de la personnalité discrète et paisible du Pape Prevost.

 

A lire aussi

Décès de l’ancien ministre Amos Elègbè à 78 ans