Au Rythme de la Politique : LD: Ce déplacement qui aura tout compliqué, tout compromis, tout discrédité!

Chronique Opinions Politique

Certaines figures du parti LD se sont évertuées, avec peine, à justifier les reports à répétition du conseil national qui devait aboutir à la désignation de leur duo-candidat à l’élection présidentielle. Quand ils finissent par le tenir ce lundi 13 octobre 2025, veille de la date limite pour déposer les dossiers de candidatures, ils nous offrent, sans billet d’entrée, un spectacle désolant et désespérant pour la frange de la population béninoise qui a cru, un moment, en ces leaders LD. Même les communicants du parti ne peuvent plus masquer la réalité : cette stratégie soignée est un leurre. Les vraies raisons de cette impasse sont désormais exposées au grand jour.

Certains observateurs s’imaginaient que la machine de la mouvance présidentielle mettrait des bâtons dans les roues à Les Démocrates dans ce processus. Rien n’y fait. Le ver était dans le fruit. Et ce fruit pourrissait lentement.

Boni Yayi, malgré les 28 parrainages en main, n’a montré aucune capacité de management de qualité pour apaiser les tensions internes et juguler le choc des ambitions légitimes.

C’est le parti LD qui se retrouve à la Cour constitutionnelle, criant à l’injustice entre ses leaders. C’est le parti LD qui est englué dans le fameux et fumeux débat sans fin sur l’auto-parrainage, ses cadres, incapables de trancher et de calmer leurs propres tergiversations. Et comment ignorer l’option de favoritisme flagrant de leur Président, qui tente d’imposer un parent au détriment de leaders aux profils plus crédibles et plus acceptables par une opinion avertie pour atteindre au moins la place de 2ème recalé de la compétition à venir ?

Le chaos qui ronge le parti LD est le fruit d’une mauvaise gouvernance interne. D’où ces reports incessants.

Et comme si cela ne suffisait pas, en pleine tourmente au sein de sa formation politique, le 12 octobre, le Président opte pour un déplacement inopportun et avilissant vers Lomé. Quel message envoie-t-il ? Comment, en tant qu’ancien chef d’État avec 10 ans d’expérience au gouvernail d’un pays comme le Bénin, banque d’intelligences intellectuelles et politiques avérées, peut-il croire que ce voyage serait perçu comme anodin ? Évidemment, tout observateur averti conclura, légitimement, qu’il est allé se gaver de directives auprès d’un parrain au Togo.

Au moment où le Bénin évolue, le Togo, lui, observe avec envie cette transformation. Les citoyens togolais osent, de plus en plus, une comparaison à haute voix entre le Bénin qui se transforme considérablement et leur pays qui s’enfonce dans ses reculades.

Yayi, en choisissant ce timing pour effectuer ce voyage suspect, s’enfonce encore un peu plus dans le désastre politique de son parti, pompeusement vendu aux Béninois comme le « parti du peuple ».

L’opinion publique ( surtout les cadres et les militants de LD), vit ce dérapage comme une humiliation supplémentaire. Le voisin, en proie à ses propres déboires, rêve d’un Bénin replongé dans un passé honteux. Accepter un tel arrangement ne devrait jamais venir d’une figure comme Boni Yayi, fort de son expérience. Les premiers à ne pas l’accepter, on le voit, ce sont les autres prétendants au trône de candidat LD à la présidentielle d’Avril 2026. Je viens de comprendre quelque chose de fondamental: la présidence arrachée à Éric Houndété n’a fait que démontrer que Yayi pense à tout sauf au bien et à l’honneur des Béninois, à commencer par les militants de son parti. C’est maintenant très clair. Ceux et celles qui ont cru en cette machine LD savent désormais à quoi s’en tenir !

D’après une opinion de Jules Léandre KITI