Colloque sur la Phytomédecine et l'etnopharmacologie au Togo : La valorisation de Vita Iron dans les officines de santé en Afrique abordée

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(Plusieurs recommandations faites aux tradipraticiens et aux autorités en charge de la santé aux assises de Tabligbo)

 

Tabligbo (80 km nord-est de Lomé) a accueilli lundi 3 et mardi 4 février un colloque international de trois jours qui prend fin ce mercredi par une visite botanique dans des forêts classées ou réservées. L’objectif de cette rencontre internationale qui regroupe des praticiens de la médecine traditionnelle, les enseignants chercheurs et les étudiants venus du Bénin, Burkina, Ghana et Togo est de créer une osmose entre la médecine traditionnelle et moderne. Outre les recommandations qui ont été faites pour optimiser les compétences et valoriser les travaux de recherche dans le domaine de la médecine traditionnelle, la valorisation de Vita Iron de Dr Tchidimè dans les officines de santé en Afrique a été abordée.

Les portes du colloque  de Tabligbo  se referment avec des recommandations à l’endroit des autorités en charge de la santé et des tradipraticiens. De riches échanges entre enseignants chercheurs, étudiants, praticiens de la médecine traditionnelle, il y en a eu.

Au cours d’une conférence de presse, en marge du colloque, la presse togolaise a eu droit à la présentation du produit vita iron de Dr Tchidimè. Vita Iron, faut-il le souligner,  est le seul produit qui a été analysé dans les  pays participants au colloque (Bénin, Burkina, Ghana et Togo). La conférence de presse a permis au promoteur du laboratoire GBE, Raphael Tchidimè, de montrer à la face du monde les bienfaits du produit. A l’occasion, il était assisté  de plusieurs professeurs : Koudovo Koffi, Ihou, Agbani Pierre, Goumedjoe…. Comment valoriser Vita Iron dans les officines de santé en Afrique ? Les participants convaincus à travers les explications des conférenciers, se sont posé cette préoccupation.

Un point particulier a été présenté sur ce produit révolutionnaire africain vita Iron par le professeur Agbani Pierre de  l’UAC. Il faut alors valoriser la médecine africaine.

Au colloque de Tabligbo, les échanges ont été denses et riches. Point n’est besoin de rappeler que la médecine conventionnelle est très documentée. Sur  le paracétamol par exemple, on a toutes les informations possibles. Par contre une plante qui traite une maladie,  non seulement on ne sait ce qui est dedans, les gens lui trouveront toutes les descriptions possibles, » déplore le Professeur Ihou.

Le challenge qu’entend relever la rencontre de Tabligbo est donc d’amener les acteurs à fédérer leurs énergies pour que les travaux de recherche soient valorisés en phyto médicaments.

Ce colloque bilan de l’ATRM sur la Phytomédecine et l’etnopharmacologie pour le développement durable en Afrique est axé sur le thème « Valorisation de la Phytomédecine par le CERFOPLAM: partenariats,  bilans et perspectives ». Comme  objectif poursuivi, faire les bilans sur  et les partenariats du  centre de recherche et de formation sur les plantes médicinales (CERFOPLAM) avec d’autres centres de recherche en restituant les acquis et résultats afin de s’ouvrir à des perspectives innovantes de développement durable.
Il s’agit d’un colloque, explique le Professeur Koffi KOUDOUVO qui doit ressortir des perspectives de valorisation des résultats des chercheurs, des innovations des praticiens  de la médecine traditionnelle en phytomédicaments qui va obtenir l’autorisation pour la mise sur le marché.

«Nous avons dit, en posant les bases de la valorisation des résultats de la recherche, les  bases de la valorisation des inventions des praticiens de la médecine traditionnelle en phytomédicaments qui va alors aider les populations en disponibilité et en accessibilité», indique le Prof Koudouvo. Pour le doyen de la faculté des sciences et de la santé à l’Université de Lomé, c’est une opportunité qui s’offre aux praticiens de la tradithérapie qui doivent la saisir  et accepter de travailler avec les chercheurs non seulement pour moderniser leur travail mais de parvenir à la professionnalisation pour le devenir de la tradithérapie. « Il ne suffit pas de dire mon produit soigne le cancer, mais il faut que les recherches scientifiques confirment réellement que le produit soigne réellement le maux en question », souligne le doyen Ihou WATEBA.

 

Collaboration entre les praticiens de la médecine traditionnelle avec les chercheurs

 

« Ce qui  est la véritable barrière entre la médecine traditionnelle et celle conventionnelle, c’est qu’on traite avec la médecine traditionnelle sans qu’on  ne sache toujours avec quoi on traite, sans qu’on ne puisse savoir dans  les années à venir quelles sont les toxicités ou les effets indésirables que telle ou telle molécule est sensée entrainer », a clarifié aux participants le doyen WATEBA. Il donne ensuite l’exemple des médicaments qui ont été très efficaces mais après des années, le même médicament devient source de maladie et les firmes  pharmaceutiques sont contraintes de payer si chère  que  ce qu’elles ont gagné pendant le temps d’exploitation juste pour indemniser les patients. Selon le doyen WATEBA  « en allant avec ce style  où l’Etat veut encadrer les choses, c’est l’Etat qui devient un peu le coup. Si demain, le produit d’un praticien  se révèle par exemple toxique pour le rein, le cerveau etc, l’Etat se porte garant et c’est très facile ».

La collaboration entre les praticiens de la médecine traditionnelle avec les chercheurs va permettre de l’enseigner aux étudiants.  Les échanges entre responsables de la médecine traditionnelle et de la médecine conventionnelle ont été riches.  Le sponsor officiel du colloque, Dr TCHIDIME Yao Raphael, naturothérapeute a exhorté ses pairs à accepter la collaboration avec la médecine conventionnelle. « Il ne doit pas avoir un conflit entre la médecine conventionnelle et celle traditionnelle. La médecine traditionnelle est la mère  des médecines. La conventionnelle est issue de la traditionnelle. Vous voyez donc un enfant qui va se mettre en conflit avec ses parents? C’est un match qui n’aura pas lieu », rassure le Prof KOUDOUVO.

Au cours des échanges, le chercheur et naturothérapeute, Raphaël Yao Tchidimè  s’est adressé aux tradithérapeutes, un peu réservés à partager leur savoir-faire.  « Je vous prie d’accepter collaborer avec la médecine conventionnelle et on ne peut pas collaborer sans donner le secret », explique –t-il à ses pairs qui sont désormais mieux situés.

 

Emmanuel Amour T.

 

 

 

Le Colloque BILAN de l’ATRM sur «LA PHYTOMEDECINE ET L’ETHNOPHARMACOLOGIE POUR LE DEVELOPPEMENT DURABLE EN AFRIQUE» s’est tenu du 03 au 05 Février 2020 à l’Auberge de la Mairie de Tabligbo dans la Préfecture de Yoto au Togo. Le thème a porté sur la valorisation de la phytomédecine par le CERFOPLAM : Partenariats, bilans et perspectives. Le colloque a été officiellement ouvert le lundi 3 Février 2020 par Madame GAMETI Yawa, Directrice de Cabinet, représentant le Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. L’ouverture officielle a connu la présence de près de 100 personnes venues de diverses structures et de différents pays à savoir le Bénin, le Burkina Faso, le Ghana et le Togo.

La cérémonie d’ouverture de ce colloque, a été marquée par plusieurs allocutions à savoir le Maire de la commune de Yoto 1, le Président du comité d’organisation, le Modérateur Général représentant les Facultés de l’Université de Lomé, le Préfet de Yoto, qui ont situé les participants sur l’importance et la place de la phytomédecine et l’ethnopharmacologie dans le développement durable en Afrique. Après cela, il y a eu le retrait des officiels, suivi de la photo de famille du colloque et du cocktail. Ensuite, on a assisté à la conférence inaugurale sur le thème << Les défis de la recherche sur les substances naturelles médicinales et le développement durable en Afrique >> présenté par le Professeur Dieudonné GOUMEDZOE puis le Modérateur Général a aussitôt rappelé les objectifs du colloque avant de discuter de la méthodologie de conduite des communications prévues.

Au total quatre (4) panels portant sur différentes thématiques ont meublé les débats. Ce sont :

  • Panel 1 : Lobbying pour la valorisation des résultats de recherche sur les substances naturelles en phytomédicaments : Rôle des Facultés des Sciences de la Santé. Pr Majesté IHOU, Doyen FSS/UL-Togo
  • Panel 2 : Recherche Scientifique, Environnement et Préservation de la biodiversité médicinale : Appropriation de la liste rouge de l’UICN par les chercheurs. Pr Gaudence DJEGO, Vice-Doyen de l’Ecole de l’Aménagement et de Gestion de l’Environnement (AGE)/FSA/UAC-Bénin
  • Panel 3 : Biotechnologie végétale appliquée aux plantes médicinales, un axe de recherche pour la disponibilité et l’accessibilité de cette biodiversité. Pr Koffi S. TOZO, Ancien Vice-Doyen, FDS/UL-Togo
  • Panel 4 : Etudes ethnobotanique/ethnopharmacologiques dans la recherche sur les substances bioactives par application d’ATRM : Réalisations et perspectives. Koffi KOUDOUVO (MC), CERFOPLAM/UL-Togo

Comme enseignements retenus de ces séries de panels, on note :

  • La nécessité de collaboration entre les scientifiques et les tradithérapeutes en vue de mieux connaître l’implication de la médecine traditionnelle dans l’amélioration de la santé, d’accompagner sur le plan scientifique la valorisation des travaux des tradipraticiens, de les rassurer qu’ils peuvent partager sans crainte leurs connaissances et savoir-faire. Cette collaboration permettrait d’avoir les moyens de découvertes, de diagnostic et d’isolement des principes actifs des plantes médicinales, et éventuellement voir dans quel contexte enseigner la médecine traditionnelle dans les universités.
  • Un grand nombre de plantes et animaux utilisées en médecine traditionnelle sont menacées de disparition et inscrites sur la liste rouge de l’IUCN. C’est un devoir impérieux de tous de les conserver.
  • Les biotechnologies sont de puissants outils au service des plantes médicinales par la conservation, la production, l’amélioration et la création de nouvelles variétés. Il urge de mutualiser les plates-formes existantes de recherche en biotechnologies sur les plantes médicinales et de travailler sur des programmes nationaux prioritaires dans chaque pays
  • Pour éviter l’intoxication humaine par les phytomédicaments lié à l’utilisation de plusieurs plantes pour une maladie, l’ATRM permet d’aller vers des phytomédicaments avec une plante une maladie.

Sur 54 communications et 09 posters prévus, il a eu 36 communications présentées et 05 posters articulés autour des thèmes :

  • Anthroposociologie de la santé et Ethnopsychiatrie
  • Biochimie – Nutrition et Pharmacologie- Microbiologie
  • Biodiversité – Conservation des plantes
  • Ethnobotanique et Ethnopharmacologie – Ethnomédecine vétérinaire – Phytopharmacie
  • Phytochimie et Toxicologie

A l’issue des de ces communications, les participants ont tenu une table ronde autour du thème << Défi de la Recherche scientifique et production des MTA >> modérée par les Professeurs :

  • Pr Majesté IHOU, Doyen FSS/UL-Togo
  • Pr Gaudence DJEGO, Vice-Doyen de l’Ecole de l’Aménagement et de Gestion de l’Environnement (AGE)/FSA/UAC-Bénin

 

Les panels et les communications ont donné lieu à des débats très enrichissants, et ont permis de formuler un ensemble de recommandations en vue d’améliorer les prochaines sessions et de capitaliser les acquis de ce colloque.

Tous les participants ont salué l’initiative de ce colloque et remercié les organisateurs.

Au titre des recommandations, on retient qu’il faut :

  • Renforcer la collaboration entre chercheurs et tradipraticiens de santé
  • Promouvoir les recettes locales à travers la prescription de nos phytomédicaments dans nos centres de santé
  • Créer un cadre d’expression des tradipraticiens pour les prochaines sessions
  • Créer un réseau qui prendra en compte les chercheurs et les tradipraticiens
  • Créer une filière de phytothérapie dans nos universités
  • Travailler à respecter le timing du déroulement des différentes activités
  • Délocaliser le colloque dans les autres pays
  • Développer des partenariats Sud-Sud en vu de trouver les financements de nos projets dans nos terroirs.

La clôture du colloque a été prononcée par le Maire de la commune de Yoto 1 à 20h30 après la lecture et la validation du rapport général. 61 attestations ont été remises aux communicateurs, aux panélistes et aux participants simples.

 

Rapporteurs :

BADA AMOUZOUN A. Adonaï M.

Doctorant en Botanique/BENIN

 

SOMDA Donzèo Gaétan

Doctorant en Toxicologie Appliquée/Burkina Faso

 

OURO-DJERI Hafez

Doctorant Eau-Environnement-Médecine Traditionnelle/ CERFOPLAM-Togo

 

 

 

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