Dans la réserve de Naglanou, une patrimoine de la commune d’Athiémé, département du Mono, il règne depuis le 15 novembre 2025, un parfum d’espoir. Entre la terre fraîchement retournée, de jeunes plants alignés avec soin et l’enthousiasme palpable des habitants, une transformation silencieuse mais profonde est en marche. Cette réserve naturelle, longtemps fragilisée par la dégradation des sols, retrouve enfin des couleurs grâce à une initiative ambitieuse portée par JADDI ONG, avec l’appui des partenaires techniques et financiers comme le CUICN, l’Union Européenne et de l’AGeReB/ Delta Mono-Mono, et ECO- BÉNIN.
L’atmosphère était particulière au cœur de la réserve : entre chants, discussions et coups de houe, 3 hectares de forêt ont été restaurés. 1500 plants mellifères, soigneusement choisis pour leur résistance et leur importance écologique, ont été mis en terre. Il s’agit entre autres de cinq espèces privilégiées à savoir Cacaoyers, Eucalyptus Camaldulensis, Acacia Auriculiformis, Manguiers (variété camerounaise) et Orangers.
Ces choix ne doivent rien au hasard : ils constituent la future source de nectar indispensable au développement de l’apiculture communautaire. Une habitante, émue, confie : « C’est comme redonner vie à notre forêt. » Le reboisement marque le premier pilier d’un modèle innovant alliant restauration écologique et économie locale.
Pour pouvoir construire une filière locale, organisée, efficace et surtout durable, JADDI ONG, sous la houlette de son Directeur Exécutif, Derick Francisco AZE, a supervisée une formation intense en apiculture en faveur de 25 habitants dont 18 femmes, du 24 novembre au 4 décembre. Pendant dix jours, les participants ont appris la vie des abeilles et leur rôle écologique ; l’installation et la gestion d’un rucher ; la récolte et le conditionnement d’un miel de qualité ; la maîtrise des plantes mellifères ; la lutte contre les ennemis des abeilles et les bases d’un plan d’affaires viable pour faire de l’apiculture une source de revenus stable.
À la fin de la formation, place au concret. 25 ruches kényanes, des kits de récolte complets et des matériels de conditionnement sont en attente d’êté remis à l’ACCB Naglanou, qui assure une gestion collective et transparente. « Cette formation est une chance pour nous », témoigne un participant qui ajoute « Désormais, nous pourrons produire du miel tout en préservant notre forêt. »
Derrière la dimension écologique et économique, un autre élément clé se dessine : la participation citoyenne. Un mémorandum d’engagement a été signé. Les bénéficiaires s’engagent à reverser une part de leurs revenus dans la caisse de l’ACCB Naglanou, garantissant une solidarité active entre les villages. Cette approche participative marque une étape déterminante : la communauté n’est plus seulement bénéficiaire. Elle devient actrice et gardienne de sa propre forêt.
Le projet s’intègre parfaitement dans les ambitions du plan de gestion 2025–2029 : restaurer, protéger et valoriser la biodiversité de Naglanou tout en stimulant le développement local.
U.K.