Trois jours après l’élection présidentielle tanzanienne, la présidente sortante Samia Suluhu Hassan a remporté le scrutin avec 97,66 % des voix, selon les résultats définitifs proclamés samedi 1er novembre à la télévision d’État par le président de la commission électorale. Le processus post-électoral a été marqué par trois jours de violences, dès le jour du scrutin, dont l’opposition a été écartée. Au moins 800 personnes ont été tuées par les forces de l’ordre lors des manifestations contre le pouvoir, selon l’opposition.
Samia Suluhu Hassan a condamné, ce samedi 1er novembre, « fermement les manifestations » lors d’une cérémonie retransmise en direct à la télévision nationale.
« Nous remercions les forces de sécurité d’avoir veillé à ce que les violences n’empêchent pas le vote », a ajouté la présidente qui s’exprimait, pour la première fois, sur la situation chaotique en Tanzanie.
Dans le même temps, John Kitoka, porte-parole de Chadema, principal parti de l’opposition, a dénoncé l’ensemble du processus électoral : « Ce qui s’est passé n’était tout simplement pas une élection. Par conséquent, tout résultat qui en découle est illégitime. »
Au sujet du score de la présidente sortante Samia Suluhu Hassan, près de 98 % des voix et du taux de participation, 87 %, John Kitoka a indiqué : « C’est impossible. Personne ne s’est rendu aux urnes, c’est tout simplement ridicule.
Estimant que la commission électorale n’est pas légitime, l’opposition demande désormais l’intervention d’un organe crédible pour superviser de nouvelles élections. Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres s’est dit « très inquiet » et a appelé à « empêcher toute nouvelle escalade de la violence » dans un pays qui reste, ce samedi matin, isolé. Les connexions internet, en effet, sont toujours limitées par les autorités.
Depuis trois jours, il y a d’importants mouvements de contestation dans le pays qui ont commencé dès le jour du vote. Certains manifestants avaient dérobé des urnes dans des bureaux de vote et se sont filmés en train de disperser les bulletins.
Même si elle brigue un deuxième mandat, c’est la première fois que la présidente sortante est élue par les urnes. En 2021, elle avait accédé au pouvoir en son statut de vice-présidente après le décès du chef d’État de l’époque, John Magufuli.
Pour l’instant, peu de réactions à cette annonce qui vient de tomber. Dar-es-Salaam reste calme, mais certaines ambassades ont d’ores et déjà recommandé à leurs employés d’éviter tout déplacement non essentiel dans la ville.