Alors que nous célébrons les valeurs d’indépendance, de résilience et de souveraineté, madame Christhelle Houndonougbo Alioza parle de la foi dans sa chronique hebdomadaire. Rappelons-nous, dit-elle que « la foi est l’indépendance intérieure par excellence. Avoir foi, c’est refuser de se soumettre à la fatalité. C’est cultiver l’espérance même dans le désert. C’est affirmer que l’on peut toujours commencer petit et finir grand, que le plus dur n’est jamais la fin, mais souvent le début d’un autre chapitre ». » La foi est une lumière », souligne CHA. Lisez plutôt.
Chers ami.e.s
Il est des moments où tout semble s’effondrer. Des moments où les repères s’éloignent, où l’horizon s’assombrit. L’épreuve, le rejet, la solitude, l’échec, la maladie ou le découragement nous serrent la gorge. Et pourtant, au cœur même de la tourmente, une voix intime murmure encore « Tiens bon. Garde la foi. » Cette foi ne se réduit pas à une croyance religieuse. Elle n’a rien à avoir avec la religion. C’est bien plus vaste et dense que ça. La Foi est une force intérieure, une conviction intime que l’impossible peut plier, que les ténèbres peuvent céder, que le futur peut encore surprendre. C’est l’art de voir une étincelle là où tout semble éteint.
La foi n’est pas l’ignorance des réalités ; elle est la lecture confiante d’une autre réalité en devenir. C’est le souffle des peuples qui refusent la résignation. Le Bénin, en célébrant ses 65 ans d’indépendance, porte les cicatrices et les espérances d’un pays qui a su tenir debout dans les tempêtes de l’histoire. Si notre peuple a résisté, reconstruit, osé, c’est parce que la foi n’a jamais quitté le cœur battant des bâtisseurs silencieux. La foi des femmes qui, au lendemain de l’indépendance, portaient sur leur tête des paniers d’arachides, mais dans leur cœur le rêve d’un avenir meilleur pour leurs enfants. La foi des enseignants, qui dans des classes de fortune, formaient l’élite de demain avec des craies usées et une patience infatigable. La foi des cultivateurs, semant sous la pluie et priant pour une récolte, malgré les sécheresses, malgré les politiques incertaines.
Souvenons-nous du Burkinabè Thomas Sankara. Son engagement à libérer l’Afrique de l’assistanat, à rendre la dignité par le travail et l’autonomie, a été guidé par une foi inébranlable en la capacité de son peuple à se relever. Pensons à Nelson Mandela, qui après vingt-sept années de captivité, a encore trouvé la force de croire en la paix, en la réconciliation, en l’humain. Plus près de nous, des mères célibataires béninoises, abandonnées, rejetées, sans ressources, qui aujourd’hui, grâce à leur persévérance, sont devenues commerçantes prospères, chefs d’ateliers , responsables d’ONG ou des femmes leaders. Elles n’avaient que leur foi comme capital de départ.
Chaque jeune diplômé qui, faute d’emploi, crée sa petite activité et la développe dans l’adversité, est un hymne vivant à la foi. Chaque malade qui sourit malgré les douleurs, chaque élève qui croit en sa réussite malgré la pauvreté, chaque citoyen qui s’engage pour sa communauté sans attendre une récompense immédiate, nous rappellent que la foi agit là où le monde abdique.
Oui, la foi est une lumière. Elle ne fait pas disparaître les obstacles, mais elle éclaire le chemin au milieu des épines. Elle ne garantit pas le succès immédiat, mais elle donne le courage d’avancer quand tout dit de reculer. Elle console sans mentir, fortifie sans écraser, élève sans vanter.
Alors que nous célébrons les valeurs d’indépendance, de résilience et de souveraineté, rappelons-nous que la foi est l’indépendance intérieure par excellence. Avoir foi, c’est refuser de se soumettre à la fatalité. C’est cultiver l’espérance même dans le désert. C’est affirmer que l’on peut toujours commencer petit et finir grand, que le plus dur n’est jamais la fin, mais souvent le début d’un autre chapitre.
La foi, lorsqu’elle est sincère, se joint à l’effort, s’enracine dans la vérité, se nourrit de prière et s’épanouit dans l’action. Elle fait de chaque être humain un acteur de l’histoire, un témoin d’espérance et parfois même… un miracle vivant.
Bonne semaine à chacun et à chacune. Gardons la foi. Elle a bâti des nations. Elle bâtira aussi nos vies.
Elle continuera de bâtir notre vivre ensemble.
Elle continuera de bâtir nos lendemains.
CHA.
Femme Noire,
Femme de Pouvoir.