Choix et parrainage du duo candidats à la présidentielle de 2026 : La division, source des ennuis chez « Les Démocrates »

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De report en report, le parti d’opposition Les Démocrates a nommé, lundi 13 octobre son duo candidats à l’élection présidentielle de 2026. Un exercice qui aura révélé au grand jour la division interne au sein du parti que dirige l’ancien président Yayi Boni. Conséquence, ladite division coûte un parrainage de moins au parti de l’opposition actuellement dans de beaux draps. Des pièces manquent au dossier du duo candidats.

« Une maison divisée contre elle-même, ne peut subsister », a déclaré Jésus Christ dans la Bible. Jésus déclare ainsi que tout royaume ou maison divisé contre lui-même sera détruit. Cecla signifie qu’un groupe ou une entité en proie à des conflits internes est voué à l’échec.
Au Bénin, le parti Les Démocrates que dirige l’ancien président Boni Yayi vit actuellement cette situation. Les signaux sont au rouge.
Il est vrai, Renaud Agbodjo, jeune avocat de 43 ans a été nommé candidat pour l’élection présidentielle de 2026. Son colistier, Jude Lodjou, est le suppléant du député Eric Houndété, précédemment président du parti et aujourd’hui 1er vice-président. La situation complexe à laquelle le duo candidats est exposée, il manque un parrainage, une pièce importante pour la validation de la candidature du parti à l’élection présidentielle au Bénin. Michel Sodjinou ayant , par décision de justice, procédé au retrait de sa fiche de parrainage. Comment en est -on arrivé là? Le parti est en proie à des conflits internes et court le risque de l’échec à la présidentielle de 2026.

Un parti déjà fragilisé en raison de tensions internes

En effet, l’ancien président, et figure de proue du parti, Yayi Boni, n’est pas candidat puisque forclos par la constitution. L’ancien président n’étant pas en lice, il ouvre la voie à de nouveaux candidats. Mais, il ne fait pas preuve de leadership éclairé à la tête du parti. Malgré les ambitions de part et d’autres de ces cadres, le parti a opté pour un processus de sélection qui se révèle difficile. Une trentaine de candidats potentiels, avec un grand retard dans l’appel à candidature, puis le choix et enfin l’annonce du duo. Une annonce qui vient tout chambouler. Et pour cause.
Le choix ou nomination de Renaud Agbodjo, un proche de l’ancien président, n’aura-t-il pas porté un coup au parti déjà fragilisé en raison de tensions internes? Il y a d’abord cette histoire d’auto-parrainage au sein du parti. Eric Houndété se verra contraint de retirer sa requête déposée à la cour constitutionnelle, avec son collègue Joel Godonou, pour a-t–on appris, éviter une bataille juridique au parti. N’empêche, la bataille juridique est là, cette fois-ci autour du formulaire de parrainage du député Michel Sodjinou.
Selon les clarifications d’un membre influent du parti, «Le député a refusé de donner son parrainage au candidat Agbodjo(désigné lundi et annoncé quelques jours avant dans les médias, ndlr) . Il souligne que celui qu’il connaît, et qui l’a aidé à être ce qu’il est aujourd’hui, c’est Eric Houndété. Que si c’est Eric Houndété, son parrainage est OK à 100 pour cent. Mais, que si ce n’est pas lui, il retire son parrainage». Et il a retiré son parrainage. Par voie judiciaire, en plus.
Le dossier de choix de candidat et de son parrainage divise chez Les Démocrates et est donc « interne au parti ».
Cette situation créée des incertitudes sur la participation du parti au scrutin du 12 avril 2026. D’ailleurs, le président de la Cena a été clair ce mardi. A l’adresse du duo candidats du parti, il lui a fait savoir que certaines pièces manquent au dossier. Et l’une de ces pièces n’est autre que la fiche de parrainage de Michel Sodjinou.
Lundi, même l’arrivée u président du parti Yayi Boni n’a pas amélioré la situation.
Les cadres du parti ne parlent pas le même langage.
Le parti pourra -t-il surmonter ses différends internes pour se positionner comme une alternative crédible à la majorité présidentielle, qui a désigné le ministre des Finances, Romuald Wadagni, comme son candidat? Les intérêts égoïstes sacrifient aujourd’hui sur l’autel de la division le parti les Démocrates.

Une formation sans vision claire?

A la division s’ajoute l’absence d’un leadership véritable. Tout le monde presque veut se faire entendre, se faire une place au soleil. Le nombre très élevé de candidatures : 34 candidatures. Et plus de dix heures à se chercher un duo présidentiel, cela révèle une absence totale de gestion, de préparation et une crise de leadership.
Pourtant gouverner ou aspirer à gouverner, ce n’est pas improviser, mais c’est prévoir. En 2016 déjà, l’échec des FCBE ne venait pas seulement des adversaires politiques, mais bien d’un manque de vision interne, d’un calcul politique mal ficelé, et d’une incapacité à s’adapter à la dynamique du moment. En 2025, bientôt dix ans après, les mêmes erreurs se répètent.
Quant à la mouvance présidentielle, elle, avance avec méthode, constance et unité nationale. Elle planifie ses activités, avec le choix, puis l’annonce du duo candidats, son investiture avant le dépôt des dossiers de candidature.
Et le vrai leadership politique, c’est la capacité à fédérer, à anticiper et à évoluer avec son temps. L’histoire se répète parce que certains acteurs politiques refusent de se remettre en cause. Ils pensent encore que la popularité d’hier peut suffire à gagner les batailles d’aujourd’hui.
Mais la politique moderne ne se gagne pas dans la division, les émotions, elle se gagne dans la stratégie, la cohérence et la discipline. Ce qui s’est passé ces dernières heures chez Les Démocrates est révélateur d’une formation sans vision claire. Sans leadership structuré et sans organisation solide, on ne peut pas prétendre diriger un pays.

Armelle C. CHABI

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