Débat sur les fondements de la démocratie et de l’État de droit : La construction démocratique est un chantier permanent, rappelle l’ANSALB

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( «La consolidation des institutions de contre-pouvoir, indispensable au bon fonctionnement démocratique»)

L’Amphi Houdégbé de l’Université d’Abomey-Calavi a servi de cadre, vendredi 7 novembre 2025, à une conférence publique  organisée par l’Académie Nationale des Sciences, Arts et Lettres du Bénin (ANSALB). Placée sous le thème  » Démocratie et de l’État de Droit »,  cette rencontre a réuni des professeurs émérites, des universitaires, des chercheurs et un public nombreux. Ils ont participé à une réflexion profonde sur l’avenir de la gouvernance.

 

Cette conférence de haut niveau animée par l’expert Gilles BADET, a donné lieu à des échanges nourris entre le public et plusieurs personnalités de renom, notamment les professeurs Théodore HOLO, Adrien HUANNOU,  Norbert HOUNKONNOU,  Michel BOKO, Mathurin Coffi NAGO, tous membres de l’ANSALB et bien d’autres éminences grises du monde universitaire.

 Au terme des discussions, deux recommandations majeures se sont dégagées.

 Renforcer l’éducation citoyenne à la démocratie et à l’État de droit, puis consolider les institutions de contre-pouvoir, indispensables au bon fonctionnement démocratique. Ces pistes, saluées par les participants, visent à garantir la vitalité du système démocratique béninois et à répondre aux défis politiques contemporains.

Dans sa communication magistrale, Gilles BADET a décortiqué les différentes strates du système démocratique en rappelant des principes fondamentaux : « En démocratie, ni un individu ni un groupe ne doit confisquer le pouvoir » ; « Il n’y a pas de démocratie sans compétition réelle » ; « La limitation des mandats est un impératif démocratique » ; « Le pouvoir élu doit garder autorité sur la police et l’armée. » Il a également rappelé que l’État de droit repose sur le respect de la hiérarchie des normes, l’indépendance de l’ordre juridictionnel et la primauté de la Constitution. Ses propos ont suscité des questions, des analyses critiques et des interventions du public, témoignant de l’intérêt et de la sensibilité du sujet. Le Pr Théodore  HOLO, quant à lui, évoque l’exemplarité de la première Cour Constitutionnelle.  Président du Collège B de l’Académie, le professeur HOLO, est revenu sur l’importance de la séparation des pouvoirs, pierre angulaire de tout régime démocratique. Il a cité la première Cour Constitutionnelle du Bénin comme référence historique d’impartialité, soulignant le rôle crucial des juridictions dans l’équilibre institutionnel.

D’autres thèmes essentiels ont été abordés. On distingue : les contre-pouvoirs, le principe du référendum, la laïcité et la forme républicaine de l’État. Selon les conférenciers, ces deux derniers principes doivent demeurer intangibles, donc non révisables. Mieux, la présence des professeurs HUANNOU, HOUNKONNOU, BOKO, ainsi que de Mathurin Coffi NAGO, a donné une coloration particulière à l’événement, confirmant l’engagement de l’ANSALB dans les débats citoyens majeurs. Il a été annoncé qu’une copie complète de la communication sera remise aux organisateurs au plus tard le 24 novembre 2025, afin d’enrichir les archives académiques et les réflexions futures.

En renouvelant le débat sur les fondements de la démocratie et de l’État de droit, l’ANSALB rappelle que la construction démocratique est un chantier permanent. Et au Bénin, ce chantier ne saurait progresser sans savoir, sans débat et sans vigilance citoyenne.