« Entre paraître et être : le piège de la prétention ». C’est le titre de la Chronique de madame Christhelle Houndonougbo Alioza. En cette nouvelle semaine, CHA nous invite à nous engager « sur la voie de la simplicité, de l’authenticité et de la noblesse intérieure. Car dans la mémoire des hommes, on n’admire pas ceux qui cherchent à paraître, mais on se souvient de ceux qui ont su être, avec cœur, justesse et humilité ». Lisez ci-dessous la chronique de la semaine.
Entre paraître et être : le piège de la prétention
Chers ami.e.s,
Il est des postures sociales qui, sous des allures séduisantes, dissimulent de profondes fragilités. La prétention en est l’une des plus trompeuses. Elle débute précisément là où s’éteint la lumière de l’authenticité. Dans nos sociétés contemporaines, trop souvent obnubilées par l’apparence, la superficialité prend parfois le pas sur l’essence, reléguant au second plan la richesse intérieure, le travail patient, et la vérité du cœur.
Être prétentieux, c’est vouloir impressionner sans forcément avoir accompli, c’est se donner des airs de grandeur là où il faudrait plutôt cultiver l’humilité. La prétention parle fort, exige l’admiration, réclame la reconnaissance. Mais derrière cette façade clinquante se cache fréquemment une insécurité silencieuse, une peur d’être ordinaire, une angoisse de ne pas exister autrement qu’à travers le regard d’autrui.
Victor Hugo disait avec sagesse « L’orgueil est le miroir où se reflètent les vanités. » Et ce miroir, trop souvent, déforme la réalité. Il fait croire à celui qui s’y contemple qu’il est plus grand qu’il ne l’est réellement, et l’empêche de voir ses limites comme autant d’opportunités d’apprendre.
Prenons un exemple simple. Dans une équipe de travail, imaginez un collaborateur qui, à chaque réunion, cherche à monopoliser la parole, s’attribue les mérites collectifs, et souligne ostensiblement ses propres réussites. Peu à peu, ses collègues s’éloignent, se méfient, n’osent plus partager. L’ambiance se tend, la cohésion se délite. Car la prétention, sous ses habits de fausse grandeur, empoisonne le lien, bloque la circulation de la confiance, et transforme l’émulation en rivalité.
À l’inverse, pensons à cette femme, chef d’entreprise accomplie, qui laisse ses résultats parler d’eux-mêmes, valorise les efforts de son équipe, et ne se vante jamais de ses succès. Son humilité inspire, élève, rassure. Sa posture discrète n’éclipse pas sa force, bien au contraire : elle l’illumine. Elle incarne la puissance tranquille de ceux qui n’ont plus besoin de prouver, mais simplement de continuer à œuvrer.
André Comte-Sponville écrivait « L’humilité, ce n’est pas se rabaisser, c’est s’oublier. » C’est exactement cela : l’humilité ne diminue pas l’être, elle l’élève en silence. Elle n’éteint pas la lumière intérieure, elle la concentre, la dirige, la rend plus douce et plus vraie.
Dans nos cercles familiaux, professionnels, associatifs, la prétention éloigne les cœurs. Elle transforme l’écoute en monologue, la coopération en compétition, et empêche toute remise en question sincère. Elle est un mur érigé entre l’être et les autres. Là où elle s’installe, la relation devient instable, la confiance recule, l’âme se ferme.
Mais l’authenticité, elle, ouvre. Elle crée l’espace du vrai. Elle invite à la vulnérabilité, à l’apprentissage, au progrès collectif. Elle attire sans bruit, elle relie, elle construit. Elle est l’élégance invisible de ceux qui savent que l’on n’a pas besoin de briller aux yeux de tous quand on éclaire déjà de l’intérieur.
Alors si tu te sais talentueux, brillant, compétent , et c’est une grâce que d’en être conscient, , garde-toi de l’arrogance. Que ton œuvre parle pour toi, que ton attitude traduise ta grandeur d’âme. Car ce qui marque véritablement les esprits, ce ne sont pas les cris de l’ego, mais la dignité sereine de l’être qui a choisi de rester vrai.
En cette nouvelle semaine, engageons-nous sur la voie de la simplicité, de l’authenticité et de la noblesse intérieure. Car dans la mémoire des hommes, on n’admire pas ceux qui cherchent à paraître, mais on se souvient de ceux qui ont su être, avec cœur, justesse et humilité.
CHA.
Femme Noire, Femme de Pouvoir !