Au septième jour du conflit entre Israël et l’Iran, l’Iran a tiré une nouvelle salve de missiles sur Israël, au cours de laquelle l’hôpital Soroka de Beersheva, dans le sud, et les localités de Ramat Gan et Holon, dans la banlieue de Tel-Aviv, ont été touchés, faisant des dizaines de blessés.
Ce qu’il faut retenir :
►Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, affirme que l’Iran « paiera le prix fort » après que l’hôpital Soroka de Beersheba, dans le sud du pays, a été touché ce jeudi lors de frappes iraniennes sur la ville. Le guide suprême d’Iran Ali Khamenei ne pourra pas « être autorisé à continuer d’exister », a déclaré le ministre israélien de la Défense, Israël Katz.
► De son côté, l’agence de presse iranienne Irna, comme les Gardiens de la révolution, ont affirmé que la cible principale de l’attaque était le quartier général du commandement et du renseignement de l’armée israélienne. Et d’assurer que l’hôpital n’avait été exposé « qu’à l’onde de choc de l’explosion », sans subir de « dégâts sérieux ».
► Le ministre des Affaires étrangères iranien a confirmé la tenue d’une rencontre conjointe, vendredi, à Genève, avec ses homologues français, britannique et allemand.
► Le président américain se donne deux semaines pour prendre une décision quant à l’intervention ou non de son pays dans le conflit, à la faveur d’Israël. Donald Trump dit encore donner une chance à la diplomatie.
► Selon la dernière mise à jour du régime iranien, le bilan s’élève à 224 morts et 1 277 blessés lors des frappes israéliennes. Mais selon l’organisation iranienne Human Rights Activists basée à Washington, au moins 639 personnes ont été tuées en Iran, et plus de 1 320 blessés depuis le début de la guerre. Côté israélien, 24 morts et des centaines de blessés sont à déplorer depuis vendredi 13 juin, selon les autorités.
22h00 : L’armée israélienne demande aux habitants d’un village du nord-ouest de l’Iran d’évacuer
Le porte-parole de l’armée israélienne, Avichay Adraee, a demandé aux habitants de Kolesh Taleshan d’évacuer immédiatement une zone industrielle, précisant que l’armée attaquait des « infrastructures militaires » sur place. Par ailleurs, l’armée israélienne affirme avoir intercepté un drone lancé depuis l’Iran dans la région de Haïfa.
21h55 : Des dizaines d’avions militaires américains ne sont plus stationnés sur le tarmac d’une importante base au Qatar
Entre le 5 juin et ce jeudi 19 juin, la quasi-totalité des avions qui étaient auparavant visibles, par l’imagerie satellite, sur le tarmac de la base américaine d’al-Udeid, au Qatar, ont disparu, selon des images publiées par l’entreprise Planet Labs PBC et analysées par l’Agence France-Presse, qui rapporte l’information. Sur près de 40 appareils militaires, dont des avions de transport comme le Hercules C-130 et des aéronefs de reconnaissance, encore visibles le 5 juin, seuls trois apparaissent encore sur une image prise ce jour. Il s’agit peut-être d’une décision visant à les protéger d’éventuelles frappes iraniennes, alors que Washington envisage une intervention dans le conflit, avance l’AFP, alors que l’ambassade des États-Unis au Qatar avait annoncé plus tôt dans la journée que l’accès à la base serait limité « par mesure de précaution et compte tenu des hostilités régionales en cours », exhortant au passage le personnel à « faire preuve d’une vigilance accrue ».
21h43 : Le général de brigade iranien Majid Khadami nommé chef du renseignement des Gardiens de la révolution
Cette nomination fait suite à la mort de Mohammad Kazemi, dimanche lors d’une frappe israélienne, aux côtés de deux autres généraux du renseignement, Hassan Mohaghegh et Mohsen Bagheri. L’information a été rapportée par l’agence officielle du régime, Irna. « Pendant les années où nos commandants martyrs Kazemi et Mohaghegh ont dirigé les services de renseignement du Corps des Gardiens de la révolution islamique, nous avons assisté à une croissance significative de tous les aspects du renseignement », a rendu hommage le général de division Mohammad Pakpour, chef des Gardiens de la révolution. Par ailleurs, un peu plus tôt dans la journée, le général de brigade Mohammad Karami avait été nommé commandant des forces terrestres du Corps des Gardiens de la révolution par décret du guide suprême Ali Khamenei.
21h10 : Les ressortissants indiens restés en Iran sont inquiets, c’est le cas de Faizan
Face à l’escalade des tensions entre l’Iran et Israël, de nombreux étudiants indiens ont déjà quitté l’Iran (voir aussi à 11h30). Certains ont dû transiter par l’Arménie pour rentrer chez eux, selon le ministère indien des Affaires étrangères. L’Iran reste pourtant une destination privilégiée pour les études, en Inde, notamment concernant la médecine. Environ 1 300 étudiants originaires du Cachemire y sont actuellement inscrits. Une partie d’entre eux est toujours sur place, et c’est le cas Faizan, étudiant à Kerman, dans le sud-est de l’Iran. Il a accepté de témoigner par téléphone, au micro de notre correspondante à New Delhi, Léa Aujal.
Israël serait-il à court de missiles intercepteurs Arrow, comme le rapporte le quotidien The Wall Street Journal, citant un responsable américain anonyme ? C’est une hypothèse qui soulève des inquiétudes en Israël, relatives à la capacité du pays à contrer les missiles balistiques à longue portée de l’Iran, rapporte notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul.
Pas de confirmation israélienne après cette information, constate-t-il. Interrogé, le porte-parole de l’armée s’est refusé à donner des indications chiffrées sur les systèmes de défense. La plupart des missiles tirés sur Israël ces derniers jours ont été interceptés, à un taux similaire à celui des attaques iraniennes en 2024, indique un spécialiste de cette question.
Par ailleurs, il convient de souligner que le système Arrow n’est pas le seul dispositif défensif utilisé contre les missiles iraniens. Les États-Unis ont déployé dans la région des batteries antimissile Patriot et des THAAD, capables d’intercepter des missiles balistiques à haute altitude. Israël affirme par ailleurs avoir détruit une fabrique de missiles balistiques dans la banlieue de Téhéran.
20h50 : « Je pense que la Chine ne s’impliquera pas dans ces affaires, à moins que ses intérêts soient menacés »
L’hypothèse d’une intervention américaine dans le conflit en cours entre l’Iran et Israël est rejetée par Pékin (voir à 7h35, 7h53 et 10h34). Mais que ressentent les citoyens chinois ? Éléments de réponse avec notre correspondante sur place, Clea Broadhurst, qui a tendu son micro à des habitants de la capitale.
RFI
