Au Bénin, Amos Elègbè, homme politique et ancien ministre n’est plus. Il est décédé ce jeudi 8 mai à l’âge de 78 ans. Né le 4 avril 1947 à Savè, dans le département des Collines, il a été député et deux fois ministre du Tourisme du Bénin
Professeur Amos Elègbè a formé des générations d’étudiants en urbanisme, économie sociale et politiques publiques à l’ex-Université nationale du Bénin, aujourd’hui Université d’Abomey-Calavi. Pendant plus de 35 ans, il a partagé son expertise sur les enjeux liés à la gestion urbaine et à l’aménagement du territoire, avant de faire valoir ses droits à la retraite en 2011.
Nommé ministre du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme en 1989 sous le régime du président Mathieu Kérékou, il a aussi joué un rôle déterminant dans la préparation de la Conférence nationale de février 1990. En tant que rapporteur général du comité préparatoire, il a contribué à poser les bases du multipartisme et de l’État de droit au Bénin.
Élu député en 1991, Amos Elègbè fut l’une des figures marquantes de la première législature de l’ère démocratique. Président du groupe parlementaire « Démocratie et Solidarité », il a œuvré aux côtés de personnalités politiques comme Justin Ahomadégbé, Albert Tévoédjrè, Adrien Houngbédji et encore Bruno Amoussou.
Deux fois ministre – d’abord dans les années 1980 puis au début des années 2000 –, Amos Elègbè s’est illustré particulièrement dans le secteur du tourisme. Initiateur du projet phare de la Route des Pêches, il est souvent salué comme le « père rénovateur du tourisme béninois ». À la tête de l’Office national du tourisme et de l’hôtellerie (ONATHO) de 1974 à1982, il a lancé des projets emblématiques comme la construction du Sheraton (devenu Bénin Marina Hôte puis Sofitel ) et de l’hôtel Tata Somba, tout en valorisant le potentiel touristique de Ganvié.
Amos Elègbè a dirigé aussi la SERHAU-SA, à l’origine des premiers plans directeurs d’urbanisme du pays. Il joua un rôle moteur dans la mise en œuvre du programme de pavage et d’assainissement urbain à Cotonou, Porto-Novo, Parakou et dans plusieurs villes secondaires.
Son militantisme
Amos Elegbe s’est engagé très tôt alors qu’il était au Lycée dans les mouvements associatifs et politiques.
Au lycée Victor-Ballot, dénommé Lycée Béhanzin de Porto-Novo, où il fit ses études secondaires, il a été successivement en 1964 Secrétaire Général de l’Association des Elèves et Étudiants de Savè (AEES), sa commune d’origine, et en 1967 Président de la Section de l’Union Générale des Elèves et Étudiants du Dahomey (UGEED) du même Lycée.
En France, Amos Elegbe a poursuivi son engagement militant au sein de la Fédération des étudiants d’Afrique nopire en France ( FEANF) entre 1970 et 1973. Il a été Secrétaire puis Président de la Section de l’Université de Toulouse de l’Association des Étudiants Dahoméens en France (AED) puis Secrétaire aux Affaires sociales de la FEANF de la même académie.
Amos Elegbe a été membre fondateur successivement :
- de l’Association des Jeunes de Savè (sa ville natale) pour le Refus de la misère ( ODO KOYA) en 1968,
- du Parti Union pour la Démocratie et la Reconstruction Nationale ( UDRN) en 1990. C’est sous les couleurs de cette formation politique qu’il a été élu Député en 1991 au titre de la Première Législature du Renouveau Démocratique.
- du Congrès Africain pour le Progrès (CAP-SURU) en 2000 dont il a été le Premier Vice-président.
Depuis sa fondation en 2008, il a été Conseiller politique de l’Alliance Forces Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE), une alliance de Partis soutenant l’action politique du Président de la République Boni Yayi. Sous le régime de Yayi Boni, il a été conseiller politique de l’ancien chef d’Etat.
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