En Côte d’Ivoire, à un peu plus d’un mois de la clôture du dépôt des candidatures à la présidentielle d’octobre, une voix s’élève au sein du PPA-CI pour plaider en faveur d’une stratégie de « précaution ». Dans une lettre ouverte adressée à l’ancien président Laurent Gbagbo, absent des listes électorales depuis 2020, Ahoua Don Mello, vice-président du PPA-CI, appelle à élargir le jeu au sein du parti, en autorisant d’autres candidatures. Une sortie qui n’a pas laissé le parti indifférent.
C’est une stratégie dite de précaution que défend Ahoua Don Mello. L’ancien ministre propose que deux ou trois cadres du PPA-CI déposent leur candidature, pour éviter que le parti ne soit écarté du scrutin si Laurent Gbagbo reste inéligible.
« Ce ne sont pas des candidatures de substitution », écrit-il. Puis d’ajouter : « Elles deviendront caduques si une solution politique permet à Laurent Gbagbo de se présenter. » Don Mello suggère aussi la tenue d’une convention extraordinaire, chargée de désigner le candidat du parti parmi ceux qui passeront au « filtre du Conseil constitutionnel », selon ses mots.
Ahoua Don Mello met en garde contre un éventuel boycott qui, selon lui, affaiblirait durablement le PPA-CI et le priverait de toute influence politique.
Contacté par RFI, il confirme avoir bien adressé cette lettre. Mais dans un communiqué publié cet après-midi, la direction du parti se dit « surprise », assurant que « le document n’a jamais été enregistré ni soumis aux instances du PPA-CI ». Le parti réaffirme que Laurent Gbagbo reste son unique candidat désigné pour la présidentielle d’octobre.
Problème : l’ancien président est toujours inéligible, radié des listes électorales depuis 2020 après sa condamnation à 20 ans de prison dans l’affaire dite de la « casse de la BCEAO ».