A mi-parcours à la tête de la Municipalité de ¨Porto-Novo Porto-Novo : Bilan satisfaisant pour le maire Charlemagne Yankoty

Politique

Invité de l’émission “Cartes sur Table”, l’édile de Porto-Novo a dressé le bilan des actions menées depuis le début de son mandat. Ce dimanche, sur le plateau de l’émission, le maire Charlemagne Yankoty s’est prêté à l’exercice avec franchise et précision. Son intervention a été marquée par des annonces fortes, notamment dans les domaines de l’éducation et des infrastructures scolaires.

À ce jour, plus d’une soixantaine de modules de trois classes ont été construits ou rénovés, cela inclut, bureaux et magasins, pour un coût global avoisinant les 800 millions de francs CFA. En complément, des dotations en mobilier scolaire ont été effectuées, pour une valeur estimée à près de 200 millions FCFA. Des efforts qui s’inscrivent dans une volonté claire d’améliorer durablement le cadre éducatif de la ville. « Nous en avons fait notre cheval de bataille, parce que Porto Novo, ça fait plus de 124 écoles. Vous voyez, c’est immense. Nous avons 100 quartiers, mais il y a des quartiers qui ont plus d’une école.»

À l’entame de ses propos, le maire a d’abord rappelé l’état préoccupant dans lequel se trouvaient les écoles publiques à son arrivée. « Nous avons fait un état des lieux, et constaté un état alarmant des infrastructures scolaires », a-t-il confié. Manque de normes de construction, vétusté des bâtiments, absence de mobilier adapté : le constat était sans appel.

Face à cette situation, l’équipe municipale a engagé un vaste programme de réhabilitation et de construction. Le maire a aussi évoqué les défis liés aux aléas climatiques, notamment le décoiffement des toitures sous l’effet des pluies. Une problématique que la municipalité a anticipée en intégrant des dispositions spécifiques dans le plan de passation des marchés publics.

Dans une perspective plus large, Charlemagne Yankoty a évoqué la sécurisation du cadre éducatif, avec la construction de toilettes, l’édification de clôtures, et l’ambition de clôturer, à terme, toutes les écoles publiques de la ville. « C’est important de sécuriser le cadre de travail des enfants », a-t-il martelé.

 

La salubrité publique

La gestion de la salubrité publique constitue également un axe prioritaire. En réponse aux plaintes des habitants concernant l’insalubrité dans certains quartiers, la mairie a renforcé le système de ramassage des ordures et installé des poubelles publiques à des emplacements stratégiques.

 

Quid de la la circulation urbaine

 

Autre point abordé : la circulation urbaine. Le maire a insisté sur la nécessité de désengorger le centre-ville et d’améliorer la fluidité du trafic. Il a annoncé plusieurs projets d’aménagements routiers, qui inclut la réhabilitation de voies existantes et la construction de nouvelles routes, tout en veillant à préserver l’environnement urbain.

Côté développement économique, Charlemagne Yankoty mise sur la modernisation de la ville pour attirer les investissements. Il a mentionné plusieurs initiatives en faveur des jeunes entrepreneurs : création de pépinières d’entreprises, programmes de formation, et accompagnement pour booster les talents locaux.

Une dynamique locale traversée par les défis de la réforme communale

 

La réforme de la gestion des communes, initiée par le gouvernement béninois, a bouleversé l’organisation des pouvoirs au sein des mairies. Elle a redéfini les rôles respectifs des maires et des secrétaires exécutifs (SE), attribuant à ces derniers la gestion des ressources humaines et financières.

Bien que cette réforme vise à renforcer l’efficacité administrative, elle n’est pas sans tensions. Le maire, désormais limité dans certaines prérogatives, reste la figure politique de proximité. « La réforme nous a privés d’un certain confort, d’un pouvoir financier », reconnaît-il. Il ajoute avec humour : « Quand tu as la bourse, tous ceux qui ont un intérêt viennent à toi, même avec des doux regards. »

Certains SE, parfois mal préparés ou trop sûrs d’eux, ont pu adopter une posture de supériorité, compliquant la collaboration. « Ils pensaient être au-dessus du maire », déplore-t-il. Il rappelle toutefois que les maires sont élus du peuple et doivent rester les principaux porteurs de la vision politique locale. « Aucun SE ne peut réussir sans le soutien de son conseil communal. »

Des ajustements sont en cours. Le cas récent de Tanguieta, où un SE a été révoqué, illustre l’importance des résultats. Dans sa propre commune, un nouveau SE vient d’être nommé : « Les premières heures se passent bien. Mais tout dépendra de la volonté de bien faire et de collaborer. »

Enfin, le maire appelle à une révision de certains aspects de la réforme, notamment la gestion des ressources humaines, pour éviter une marginalisation des édiles dans la prise de décisions stratégiques. « La loi donne ce pouvoir au SE, mais il faut créer un mécanisme équilibré. »

 

M.A.Y