Suite aux déclarations d'un ancien conseiller politique FCBE après sa suspension du parti : Aboubacar Yaya répond à Alain Adihou

Politique

 

( »  S’il a déposé sa lettre de démission, c’est parce qu’il se reproche quelque chose.  Il est venu nous espionner »;  …Ce sera du tic au tac… Le Bureau Politique du parti FCBE réagit vet clarifie)

Au Bénin, l’ex Conseiller politique du parti FCBE, Alain Adihou, a déposé sa démission après sa suspension du parti. Suite aux déclarations de l’ancien ministre, le bureau politique du parti FCBE, à travers l’ancien Ministre Aboubacar Yaya, réagit et apporte des clarifications. Dans un entretien exclusif, il fait savoir que Alain Adihou « est venu les espionner . Il se reproche quelque chose,sinon il ne peut en aucun s’écarter. Il est flou ». Parlant de la supposée crise dont fait allusion le demissionnaire , Aboubacar Yaya signe et persiste m:  » la Fcbe se porte bien », dit-il. « Alain Adihou seul sait que ce qu’il met dans crise », déclare Aboubacar Yaya. « Le départ de l’ex Conseiller politique de la Fcbe ne va créer aucun problème. Le parti fonctionne à plein temps », rassure Aboubacar Yaya. Il  cite la réunion du bureau politique du parti tenue tout récemment à Abomey, y compris la rencontre avec les jeunes FCBE à Grand-Popo. Aboubacar Yaya pense qu’il n’y a aura aucun  bras de fer entre la Fcbe et Alain Adihou. Dans le cas contraire, « la Fcbe répondra du tic au tac », promet-il.

 

 Dites-nous à la lumière des récentes informations, votre formation politique traverse -t -elle réellement une crise?

Aboubacar YAYA:  Je tiens à vous remercier pour cette question, notre parti, la Force cauris pour un Bénin Émergent ( FCBE) ne traverse aucune crise. Le samedi passé, nous étions à Grand-Popo avec les jeunes de notre parti. Avant ça, nous étions le 03 mai dernier à Abomey pour la réunion du bureau exécutif national. Présentement, nous ne traversons aucune crise. La crise peut-être, je ne sais pas si vous faites allusion à cette soi-disant démission de notre aîné Alain Adihou, l’ancien ministre. Absolument.Monsieur le journaliste, je tiens à vous dire quelque chose. Le comportement de monsieur Adihou me rappelle une sagesse que mon feu-père m’a enseignée.C’est l’histoire d’un petit oiseau qui s’est assis sur un grand baobab, qui a tout bu , qui a vu, qui a mangé, qui a même chié sur le baobab. Après, il dit au baobab, bon, baobab, moi je m’en vais. Et le baobab lui dit, mais moi je ne savais même pas que tu t’étais posé sur moi.Donc monsieur Alain Adihou, son départ n’est pas une crise pour notre parti. Ça ne peut même pas être qualifié de crise pour notre parti. Il n’a aucun poids, il n’avait aucun poids. Parce que vous connaissez son parcours politique.Il a été ministre deu gouvernement de notre papa  Feu Kérékou. Après, il est venu, il a été envoyé quelque part que je ne vais pas citer ici. Après, il a créé un parti avec un de mes aînés de l’université. Là-bas, il a voulu s’imposer, il l’a éjecté, il est parti. Donc il est venu, nous l’avons accepté. Pour nous, c’est un ancien ministre,  qui devais avoir  de l’expérience, sage, vu son âge. Mais avec ce comportement, je me rends compte que l’âge et l’expérience ne sont pas synonyme de sagesse.

M. Alain Adihou, pourquoi il a déposé sa démission ?

Il fallait lui poser la question. Nous avions dit neuf jours pour le voleur, un jour pour le propriétaire.Il sait pourquoi il a déposé sa démission. Parce que nous lui avons envoyé déjà sa lettre de suspension depuis le 5 mai. Et c’est le 12 mai,  qu’il a envoyé sa lettre de démission. S’il a déposé sa lettre de démission, c’est parce qu’il se reproche quelque chose. C’est parce qu’à un moment donné, il jouait dans des eaux troubles.

Donnez-nous des détails?

Les détails, on ne voulait pas en donner, mais je vais vous donner quelques détails. Voilà quelqu’un avec qui on est allé quelque part.On nous a reçus, pour être précis, le chef de l’État nous a reçus ensemble.

Mais à notre grande surprise, le lendemain, Au-delà de ça, il a joué à l’espion avec d’autres partis. Donc le moment venu, on va faire une conférence de presse pour étaler tout ce qu’il a fait de bon et de mauvais pour le parti. Donc je lis sur les réseaux sociaux ce qu’il fait. C’est comparable au dernier soubresaut d’un animal agonisant, sauvagement à terre.Il devrait rester tranquille. Au sein d’un parti, un jeune ministre a été suspendu. Comme le ministre ne se reprochait rien, il n’a pas déposé une demande de démission.Pourquoi M. Alain Adihou dépose une demande de démission ? C’est à lui qu’il faut même poser cette question. Il sait pourquoi il l’a fait. Il jouait aux espions en étant avec qui ? Avec d’autres formations politiques ? Avec d’autres formations politiques, bien sûr. Nous revenons de la réunion du bureau politique. Dès qu’il sort, Dès qu’il sort de la réunion, c’est sur la place politique qu’il est venu étaler tout. On ne peut pas continuer comme ça.
Le chef de notre parti, le Secrétaire exécutif de notre parti lui a fait confiance. Vu son âge et son expérience, il lui a tout confié y compris même l’école du parti.Ça veut dire beaucoup de choses. Mais aujourd’hui, nous sommes tous déçus. Moi, je suis son jeune frère.Je suis son jeune frère en âge. Mais un aîné ne se comporte pas comme ça. Ça ne se fait pas, même si nous sommes en politique.Ça ne se fait pas.

Alain Adihou a dit qu’au niveau de la  Fcbe, depuis des années, il a des doutes sur la position même du parti ?

Mais comme lui-même est flou, c’est à cause de cela qu’il pense que nous sommes flou.Nous sommes fous de notre parti et de l’opposition. Et nous avons fait la déclaration. Nous sommes le premier parti à aller au ministère de l’Intérieur et faire cette déclaration.Que nous sommes de l’opposition. Donc, s’il y a un jeu flou, c’est à son niveau, pas à notre niveau. Nous, nous sommes de l’opposition.On peut nous traiter de tout. Nous, nous sommes de l’opposition. Nous ne sommes pas de la mouvance. Même si les gens disent que nous sommes la troisième équipe de Talon. Non, nous sommes de l’opposition. Autant que nous sommes de l’opposition, et nous ne serons jamais de la. mouvance. Et ce n’est pas pour cette raison que si le chef de l’État nous fait appel pour ses échanges sur les sujets brûlants de l’État ou bien de la nation qu’on n’ira pas.Non. Si c’est pour ça qu’on nous traite de troisième équipe, de parti de la mouvance, ça fait leur problème. Alain Adihou lui-même, c’est parce qu’il est fou qu’il trouve que nous, nous sommes fous.Nous ne sommes pas fous. Donc, c’est à son niveau, pas à notre niveau. On a toujours été clair.Qu’ils vous disent, lors de nos réunions, que ça soit au niveau du bureau politique, que ça soit au niveau du bureau exécutif national, quel débat on a fait de façon démocratique devant la presse.Nous sommes fous à tel niveau!  Nous a- t-il supplié une fois de traiter avec le président Talon, ou bien, a-t-il vu une fois le président Talon à notre siège ici? Non.

Dans sa lettre de démission, Alain Adihou disait en fait qu’il y a un groupe de 10 qui  dicte sa loi. Qu’en dites-vous?

 

Pourquoi vous voulez écouter ? Il parlait d’un groupe de 10. C’est très beau, s’il vous plaît. Nous connaissons les organes de notre parti. Nous avons le bureau politique.Nous avons le bureau exécutif et politique et d’autres. Mais il n’y a pas de groupes de personnes qui s’imposent. C’est faux.. Mais même si tel était le cas, dans une organisation humaine, une fois que vous êtes deux, trois, il doit y avoir des alter-égos. Je peux m’entendre avec le SEN.Je sais qu’on peut s’entendre avec d’autres personnes. On peut avoir une même idée. Si c’est ça qu’il appelle un groupe de personnes, peut-être, moi je ne sais pas de quel groupe il parle.  Peut-être qu’il est arrivé pour découvrir tout ça là, si ce n’est pas qu’il a été envoyé pour nous espionner.Il n’y a pas un groupe de la sorte. Il ment. On ne dit pas qu’un grand a menti, c’est dire qu’il a fait économie de vérité.Vous voyez, je me rappelle ce personnage biblique qui, avant le troisième chant du coq a trahi Jésus pour la troisième fois. Il nous a trahis par son comportement. Parce que pour moi, c’est un grand frère.Vu son âge, plus de 70 ans, ancien ministre, c’est une référence. C’est ce qui nous a poussé à placer notre confiance en lui. C’est lui qui s’est écarté. Pourquoi moi, on ne m’a pas écarté ? Pourquoi le SEN n’a pas été écarté ? Pourquoi le ministre Ruffin n’a pas été écarté ? Pourquoi d’autres n’ont pas été écartés ? Vous savez, les baribas disent qu’un enfant qui a un mauvais comportement, il ne s’amuse jamais dans la cour de la maison.Il s’amuse hors de la maison. C’est parce que M. Alain Adihou se reproche quelque chose qu’il s’est retiré. Il vous a montré quelque chose d’officiel pour dire, bon, on m’a écarté ? Non, c’est son comportement qui l’a écarté. C’est parce qu’il sait qu’on a découvert ce qu’il fait. Il se reproche quelque chose. C’est pour cela qu’il s’est bien écarté. De vous à moi, monsieur le journaliste, si vous savez que vous avez posé un acte qui n’est pas bon au cœur d’un groupe et que vous vous rendez compte que les membres de ce groupe ont découvert ça, votre comportement c’est quoi ? Soit vous venez dans la salle la tête baissée, ou vous restez chez vous à la maison. C’est ce que M. Alain Adihou vit. Personne ne l’a écarté.Est-ce qu’il est venu à une réunion du Bureau Politique puisqu’il est membre ou du bureau exécutif national puisqu’il est membre et on lui a dit ne le fais pas ? Non. De façon formel, qui l’a écarté. C’est lui qui s’est écarté parce qu’il se reproche quelque chose.

Dites-nous, quand M. Alain Adihou était avec vous, vous avez eu à partager quelques secrets ?

Aucun secret. Secret concernant le parti ? Non.Moi je ne sais pas s’il y a un secret avec M. Alain Adihou à part ce qu’on arrête lors de nos réunions politiques. Peut-être ça. Mais secrets comme on veut aller voir telle personne de façon ou telle groupe de façon informelle, non.Non. Nous n’avons aucun secret avec lui. Aucun bras de fer, M. le journaliste.Aucun bras de fer. Nous nous sommes sereins au sein de la FCBE. On le sait.Nous nous sommes sereins. Il n’aura aucun bras de fer. Ceux qui le dépassent, nous on les a affrontés, ils sont où aujourd’hui.Ceux qui le dépassent politiquement, ils sont où aujourd’hui. On ne va pas se laisser faire. C’est du Tic au tac maintenant.Et on l’a dit depuis décembre 2023. On l’a dit, c’est du Tic au tac. On ne peut pas se laisser.C’est l’erreur qu’on a commise. Quand le parti était en gestation, ils sont allés nous insulter, on est resté les bras croisés. Mais aujourd’hui, c’est du tic au tac M. le journaliste, il n’ y aura pas de bras de fer entre Alain Adihou et nous. Alain Adihou n’a qu’à savoir que ce qui se fait, ce n’est pas un bras de fer entre lui ou entre lui et Yaya ou d’autres personnes avec le parti, c’est avec le parti qu’il aura à faire. Il parle, on va parler. Il parle encore, demain matin, je vais vous inviter pour lui répondre. C’est du tic au tac. Il faut qu’il s’assagisse. Moi, je l’ai connu dans l’avion pour la première fois en 2011. On me l’a présenté dans l’avion. Je l’ai aimé d’un seul coup.Je l’ai apprécié parce que je l’ai trouvé avec un ouvrage qui avait un titre évocateur. Jusqu’à destination, on a fait Paris-Bruxelles-Bruxelles- Ouaga-Ouaga-Cotonou. Il était toujours resté devant le livre.C’est comme ça que je l’ai connu. Mais aujourd’hui, moi, je regrette. Je regrette amèrement. Et je lance un appel à nos secrétaires exécutifs nationaux à tous que,tout ce qui brille pas de l’or.Il faut faire très, très attention. Il ne faut pas qu’on amène des gens qui vont nous poignarder après avoir bu ou mangé chez nous. Non.Dans quel parti peut avoir ce qu’on lui a confié, là ? Dans quel parti au Bénin, ici, à l’heure actuelle, qui ne connaît pas son passé ? Les Béninois connaissent son passé. Mais moi, je ne veux pas entrer dans ça, puisque c’est sa vie privée. Donc, c’est une erreur qu’on a commise.Parce qu’on n’a pas fait confiance aux jeunes de notre parti. Si on pouvait confier l’école… Quand on dit l’école, la FCBE c’est une école. Confier l’école, ça veut dire l’éducation d’un parti à ce monsieur-là.Mais je regrette. Mais ça, ça ne se fera plus.

M. le ministre, qu’en est-il des cas des autres responsables suspendus ? Seront-ils réintégrés ou pas?

Ça dépend. Mais il y aura une commission pour les écouter. Je suis sûr, le SEN va créer une commission pour les écouter. Si on voit que ils sont blancs comme neige , on les réintègre. Maintenant, si eux-mêmes veulent prendre le même couloir que M. Alain Adihou, ils n’ont qu’à partir. Nous sommes le premier parti politique du Bénin. Ça, je vous le dis.Le premier… Quel que soit ce qu’on dit de nous, là, nous sommes le premier parti du Bénin. Quand vous prenez les autres partis, là, ils ont tous fait leur expérience au sein de la FCBE. Que ce soit les partis de la mouvance ou de l’opposition.Tous sont passés par nous. Je peux même dire… Je ne vais pas utiliser l’expression sinon ils vont croire que je les insulte. Non.Nous sommes le premier parti.Même si on les voit s’agiter, on les regarde seulement. Parce qu’on a fait quatre ou cinq lors des dernières élections.On dit qu’on n’est pas populaire. On les attend pour les élections de 2026.On fera mieux que 2020. En 2020, je crois qu’on a fait 14 ou 15 %. On fera mieux que ça.

 

Propos recueillis par Boniface KABLA