Érigée sur une superficie de cinq hectares, la Cité ministérielle de Cotonou symbolise l’ambition du gouvernement de moderniser et de rationaliser l’administration publique. Officiellement ouverte le 1er octobre 2025, elle a accueilli le lundi 20 octobre une visite de terrain conduite par le Directeur de la Gestion immobilière par intérim, Ninon Ahoudjinou. La visite vise à constater le bon fonctionnement du site et à apprécier les dispositifs opérationnels déjà en place.
« Nous avons enfin une cité où il n’y a pas de pareil en Afrique de l’Ouest tout au moins. C’est une cité enviée, qui fait l’objet de nombreuses visites », s’est réjoui Achille Houssou, Directeur général de la Société immobilière et d’aménagement urbain (SIMAU).
Une architecture ambitieuse et fonctionnelle issue du fruits de quatre années de travaux entamés le 1er février 2021, la Cité ministérielle se compose de dix bâtiments identiques de six niveaux chacun (R+5).
Conçus pour accueillir les cabinets ministériels et services centraux, ces ensembles abritent aujourd’hui 16 ministères, à l’exception de ceux de l’Économie et des Finances, du Développement, de l’Intérieur, de la Défense et des Affaires étrangères. Avec près de 1 500 bureaux déjà opérationnels et plus de 1 600 agents de l’État travaillant quotidiennement sur le site, le complexe s’impose désormais comme le nouveau centre névralgique de l’administration béninoise.
Chaque ministère dispose de deux salles de conférence, de salles de réunion privées pour les ministres, de salles d’audience, ainsi que d’un système de sécurité ultra-moderne comprenant plus de 900 caméras de surveillance.
Un cadre de travail pensé pour le confort et la productivité
Au-delà de son architecture impressionnante, la cité a été conçue pour favoriser le bien-être et la performance des agents de l’État.
Les horaires harmonisés (8 h à 17 h 30, avec une pause de 12 h 30 à 14 h) permettent une meilleure coordination entre ministères.
Un food court moderne, ouvert également aux agents des structures voisines notamment la Présidence, la SRTB et le ministère des Affaires étrangères offre un espace convivial pour la restauration et les échanges.
L’entretien des locaux est assuré principalement de nuit, afin de garantir un environnement propre et fonctionnel dès les premières heures de travail. « Ce joyau est la preuve de ce que le Bénin peut réaliser lorsqu’il mise sur la rigueur, la planification et le développement durable », a souligné Achille Houssou.
Une cité éco-responsable et énergétiquement efficiente
L’un des aspects les plus novateurs du projet réside dans sa gestion énergétique et environnementale.
Les bâtiments sont orientés sud-nord, une disposition qui favorise la ventilation naturelle et limite le recours à la climatisation. Des plans d’eau centraux participent également à la régulation thermique du site.
L’éclairage, quant à lui, repose sur des ampoules LED à détection de mouvement, couplées à un groupe électrogène de secours pour garantir la continuité de service. « Nous avons privilégié les équipements les moins énergivores », explique le DG de la SIMAU. « Le système d’éclairage s’active à la présence humaine, et la climatisation centrale utilise des centrales d’air de dernière génération. Tout cela participe à l’efficacité énergétique et à la durabilité du site. »
Une sécurité optimale et un modèle d’organisation
Selon Ninon Ahoudjinou, Directeur de la Gestion immobilière par intérim, la Cité ministérielle « est un espace ouvert mais hautement sécurisé ».
Le dispositif comprend la Garde nationale, les sapeurs-pompiers et une équipe interne de sécurité, assurant la surveillance des entrées principales pour véhicules et piétons.
Un système d’accueil et d’orientation est également prévu dans chaque hall, garantissant une circulation fluide et un accompagnement des usagers. L’entretien et la maintenance du site reposent sur dix PME locales, actives dans les secteurs du nettoyage, de la sécurité et de l’aménagement paysager.
« Nous sommes cinq prestataires d’entretien, chacun couvrant deux bâtiments », précise Toko Bienvenue, agent d’entretien.
« C’est une grande opportunité d’emploi que le gouvernement pourrait encore étendre », confie-t-il, conscient de la valeur sociale du projet.
Au-delà de sa dimension administrative, la Cité ministérielle de Cotonou incarne le modèle du Bénin moderne, respectueux de l’environnement et soucieux du bien-être collectif.
« C’est un projet symbole de l’amélioration du cadre de vie », insiste Achille Houssou.
Dans la continuité, la Cité administrative d’Abomey-Calavi, actuellement en préparation, viendra compléter ce dispositif en accueillant les services déconcentrés et techniques des ministères.
« Nous devons entretenir ce joyau avec un comportement éco-citoyen responsable », rappelle le DG de la SIMAU.
Un message, qui résume l’esprit de ce projet : bâtir aujourd’hui les fondations d’une administration performante, durable et fière de son identité africaine.
Mireine YAHOUNGO