La Chine et les États-Unis sont parvenus à un accord sur le réseau social TikTok dans le cadre de négociations commerciales organisées depuis dimanche 14 septembre à Madrid. Le compromis, qui prévoirait le passage de la plateforme chinoise sous pavillon américain, doit être finalisé vendredi.
Après deux jours de négociations menées à Madrid, la Chine et les États-Unis ont annoncé, ce lundi 15 septembre 2025, être parvenus à un accord concernant TikTok, que le président américain Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping doivent finaliser vendredi 19 septembre.
« Les grandes discussions commerciales en Europe entre les États-Unis et la Chine se sont très bien déroulées. Cela va bientôt s’achever. Un accord a aussi été trouvé sur une « certaine » entreprise que les jeunes de notre pays veulent vraiment garder. Ils seront vraiment très heureux », s’est félicité le président Trump sur son réseau Truth Social.
« Je vais parler avec le président Xi vendredi », a également annoncé Donald Trump.
Un futur propriétaire américain pour TikTok ?
La nouvelle a été confirmée par le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent. Selon lui, l’accord prévoit que le réseau social passe « sous propriété américaine ».
« Le cadre de l’accord prévoit un transfert de propriété au bénéfice des États-Unis, mais je ne veux pas m’avancer avant le coup de téléphone prévu entre les leaders de nos deux pays prévu vendredi. Nous avons fixé un cadre : à eux de confirmer l’accord », a-t-il expliqué en début d’après-midi à Madrid, où des délégations des deux pays avaient entamé des discussions commerciales dimanche.
De son côté, la Chine a déclaré qu’un consensus sur un cadre général pour un accord autour de la plateforme TikTok avait été trouvé avec Washington. La Chine « défendra résolument ses intérêts nationaux ainsi que les droits et intérêts légitimes des entreprises à capitaux chinois à l’étranger », a toutefois averti le vice-Premier ministre chinois He Lifeng au cours des négociations, selon l’agence officielle Chine nouvelle.
Le réseau social TikTok est au cœur d’un différend entre les deux pays depuis plusieurs mois. Washington demandait à ce qu’il soit vendu avant le 17 septembre à un propriétaire non-chinois et que sa maison mère, le groupe ByteDance, en abandonne le contrôle, sous peine d’être interdit aux États-Unis, en vertu d’une loi votée au Congrès en 2024.
La date limite pour que l’application populaire trouve un acheteur non-chinois ou soit interdite aux États-Unis a fait l’objet de trois prolongations successives de la part du président Donald Trump.
Une loi fédérale exigeant la vente ou l’interdiction de TikTok pour des raisons de sécurité nationale devait entrer en vigueur la veille de son investiture, en janvier dernier. Ce texte visait à empêcher que les autorités chinoises ne puissent mettre la main sur des données personnelles d’utilisateurs de TikTok aux États-Unis ou ne soient en mesure d’influencer l’opinion américaine via le puissant algorithme du réseau social, même si aucun élément n’a jamais été produit pour justifier ces craintes.
De nouvelles négociations attendues
La cession de TikTok nécessite le feu vert de la société ByteDance mais aussi des autorités chinoises qui n’ont, ni l’une, ni les autres, validé jusqu’à présent l’idée même d’une vente. Entamées dimanche 14 septembre, les négociations entre la Chine et les États-Unis se tenaient à Madrid, au siège du ministère espagnol des Affaires étrangères, après des discussions déjà menées à Genève, à Stockholm et à Londres.
Les délégations étaient dirigées, d’une part, par Scott Bessent et, d’autre part, par le vice-Premier ministre chinois He Lifeng, qui ne s’est pas exprimé à l’issue des discussions de lundi. « Nous avons eu de très bonnes discussions », a estimé Scott Bessent à l’issue de la deuxième journée des pourparlers, précisant que ces échanges s’étaient concentrés sur TikTok. « Nous tiendrons de nouvelles négociations commerciales dans environ un mois à un autre endroit, mais nous avons parlé de nombreuses choses que nous pourrions faire à l’avenir », a-t-il ajouté.
RFI