Togo : Une journée à haut risque après l’appel à manifester du M66 avant les municipales

Afrique

Au Togo, le mouvement de la société civile M66 appelle à manifester mercredi 16 et jeudi 17 juillet contre le président du Conseil Faure Gnassingbé. Depuis le mois dernier, de nombreux citoyens se sont mobilisés durant quatre jours, causant la mort de cinq personnes selon un bilan officiel des autorités et sept selon les ONG et la société civile. L’appel à manifester du M66 intervient à la veille des élections municipales et le gouvernement n’a pas manqué de réagir.

Au Togo , c’est une possible nouvelle journée de tensions. Depuis ce mercredi matin, les forces de l’ordre occupent les principales artères de Lomé et font des rondes en moto, cordelettes et armes à la main, d’après les témoins joints par RFI. La circulation est parfaitement fluide tant les véhicules sont rares. Même le grand marché, poumon économique de la capitale, est quasi-vide.

Les municipales n’ont lieu que ce jeudi, mais le gouvernement a pris les devants « en vue d’optimiser la sécurité du vote ». Le ministère de la Sécurité et celui de l’Administration territoriale ont déjà annoncé la fermeture des frontières terrestres dès ce soir à partir de minuit. En début de semaine, policiers, gendarmes et militaires votaient déjà par anticipation car « appelés à garantir la sécurité des élections », explique la Céni.

Pour les autorités togolaises, les manifestations qui se sont enchaînées à partir du 6 juin dernier relèvent de la « déstabilisation sous-régionale  » et « du terrorisme ». Elles ont donc lancé des mandats d’arrêt contre les organisateurs en pointant particulièrement le M66, le Mouvement du 6-Juin, en référence au jour du début des soulèvements, mais aussi jour d’anniversaire du président Faure Gnassingbé.

Le M66 est composé de blogueurs et d’artistes de la diaspora togolaise, pour certains basés en France, comme le chanteur Zaga Bambo, et qui appelle désormais à la démission pure et simple du président Gnassingbé.