Tidjane Thiam annonce renoncer à la présidence du Parti démocratique de Côte d’Ivoire – Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA), à cause, selon ses mots, du « harcèlement judiciaire » dont il fait l’objet. Annonce faite dans une vidéo publiée dimanche 11 mai, alors qu’un procès est actuellement en cours. Son parti organise un Bureau politique lundi à Abidjan, pour notamment désigner officiellement un président par intérim.
En Côte d’Ivoire, Tidjane Thiam renonce à la présidence de son parti. Un président par intérim a été désigné pour le remplacer. Et un bureau politique doit se tenir dans la journée pour réorganiser le parti. Le leader de ce parti d’opposition affirme être l’objet d’un « harcèlement judiciaire ». Cette décision intervient alors qu’un procès est en cours et dans lequel sa légitimité à la tête du PDCI est remise en cause. Une militante du PDCI remet en question la légalité de son élection à la tête du parti survenue en décembre 2023.
Tidjane Thiam, qui est en France depuis plusieurs semaines, affirme être l’objet d’« attaques répétées et injustifiées, avec la justice pour principal instrument ». Dans une courte vidéo postée la nuit dernière sur les réseaux sociaux, Tidjane Thiam annonce remettre « la présidence du parti entre les mains des militants du PDCI » et désigne un président par intérim, Ernest N’Koumo Mobio, pour le remplacer.
Cette décision intervient alors qu’un procès est en cours contre lui et que son délibéré n’a pas encore été prononcé. Dans ce procès, Tidjane Thiam risque d’être destitué de son poste. Valérie Yapo, une cadre du PDCI, remet en cause son élection à la tête du parti, estimant, qu’il n’était plus ivoirien au moment du Congrès extraordinaire de décembre 2023. Elle s’appuie sur l’article 48 du Code de la nationalité, qui stipule qu’un Ivoirien majeur perd la nationalité ivoirienne dès lors qu’il acquiert une autre nationalité. C’est ce même article qui a motivé la justice, il y a quelques semaines, à ordonner sa radiation de la liste électorale. En renonçant maintenant à la présidence du parti, cela signifie que « la procédure de Valérie Yapo deviendra sans objet : puisqu’il renonce à son mandat, le juge n’a plus de raisons de le déclarer illégal » explique un juriste.
En attendant, son parti tient un bureau politique, pour se réorganiser. Il n’y a pas d’ordre du jour, mais l’idée est de réorganiser le parti : cette réunion est animée par le président par intérim, Ernest N’Koumo Mobio. On attend de savoir quelle orientation les cadres du PDCI veulent prendre : « Doit-on continuer la bataille judiciaire ? Doit-on se concentrer sur une bataille purement politique ? », s’interroge l’un d’eux. Et surtout : combien de temps le président par intérim veut-il rester ? Selon les textes, celui-ci dure six mois. Mais l’hypothèse de la tenue d’un Congrès en un temps record n’est pas exclue.
Pour rappel, la justice a ordonné la radiation de Tidjane Thiam de la liste électorale : à ce stade, l’intéressé est inéligible. Mais il ne baisse pas les bras : il maintient son ambition d’être candidat. Seulement, à ce jour, cette option semble compromise, car aucune révision des listes n’est prévue avant la présidentielle prévue le 25 octobre prochain.