Vie des formations politiques au Bénin : Tometin et Hounmassè, acteurs principaux de la crise au MPL !

Politique

Le jeune parti au balai, le Mouvement populaire de Libération (MPL) devient le spectre d’une crise sociopolitique sans précédent au lendemain des législatives de 2023 qui tout de même lui confèrent, une posture non négligeable sur l’échiquier politique national. Deux vice-présidents s’affairent à pourrir la vie au président du parti qui face aux médias, en fin de semaine dernière, déclare : «  je reste et demeure le président du MPL.

Dans un document sur les réseaux sociaux, il serait reproché au Président du parti, « une gestion opaque des fonds alloués  par les partenaires aux candidats dans le cadre des élections législatives du 08 janvier passé ». Un comité de crise de 7 personnes a été mis en place pour faire toute la lumière et organiser un congrès dans les 90 jours. Le président du comité est Aimé Tometin et Angelo Bily Hounmassè, le secrétaire général. Les deux sont vice-présidents du président Expérience Tèbè. En fin de semaine dernière, un document dans les réseaux sociaux faisait croire la destitution du président du MPL. Quelques heures après, l’intéressé face à la presse déclare : «  je reste et je demeure le président du MPL.

Aimé Tometin, vice-président du MPL

Dans une vidéo sur la toile, une altercation entre des jeunes. La vidéo a été prise lors de la réunion de la supposée destitution du président du MPL. Selon des sources bien renseignées, les maux du MPL ont pour noms Tometin et Hounmassè.

En effet, très tôt au lendemain des législatives qui ont donné l’avant dernière place au parti Mouvement populaire de Libération, avec plus de 31.000 voix, les deux vice-présidents du MPL, respectivement Aimé Tometin et Angelo Bily Hounmassè se sont affairés à l’éviction de la tête du parti du président Expérience Tèbè qui pour sa part, les aurait en vain appelé au bilan et aux perspectives politiques.

A l’origine de la manœuvre de déstabilisation

Sur l’ensemble des 24 circonscriptions électorales dans lesquelles, le MPL tout comme les six autres partis en lice ont candidaté, deux ont été financièrement privilégiées au détriment des 22 autres, renseignent des sources bien informées. Cette façon d’agir aurait été proposée et soutenue par les vice-présidents cités supra en faveur de leurs propres circonscriptions. Le président Tèbè aurait crû en leurs capacités à enlever des sièges et a donc cédé à leurs propositions. Parlant du payement des mandataires, le président qui était face à la presse jeudi a déclaré : « Toutes les dispositions ont été prises et toutes les ressources adéquates ont été mises à la disposition des responsables des circonscriptions … ».A l’arrivée, c’est la déception. Malgré l’argent des partenaires mis à disposition, les vice-présidents n’ont pas mouillé le maillot comme escompté. Ils ont pourtant eu l’essentiel de la manne financière pour le job. Impossible d’établir le rapport résultat-investissement ! Comment justifier les fonds ? Ne faut-il pas convaincre Tèbè pour prendre encore ? A défaut d’y parvenir, il faut alors salir l’honorabilité du président du parti. Appel à la démission, à la destitution, et par finir, une agression physique sur la personne du président. Dans une vidéo, une altercation entre les jeunes du MPL lors de la réunion de destitution jeudi 19 janvier 2023.

Quid des frais des mandataires

Selon les informations, les candidats premiers titulaires du MPL, dans les 24 Circonscriptions électorales ont été responsabilisés afin de mobiliser des représentants dans les bureaux de vote. Ils sont aujourd’hui accusés de ne l’avoir pas fait bien qu’ayant perçu les moyens pour ça. « « Il se trouve que non seulement ils n’ont pas recruté ces mandataires, ce que la CENA nous a fait constater, mais en plus, ils ont disposé des fonds à d’autres fins qui ne sont bien évidemment pas pour le parti », a expliqué, jeudi, le président à la presse. Informé suite aux plaintes des mandataires de n’avoir pas reçu ce qui leur est dû, Expérience Tèbè a donné des instructions aux services au niveau du siège du parti aux fins de recevoir les fiches des mandataires et de les payer directement. « Les mêmes responsables des circonscriptions ont entrepris de falsifier des mandats et de les envoyer au siège. Et justement, ceux qui ont voulu faire de l’escroquerie n’ont pas eu gain de cause », fait savoir Expérience Tèbè.

Déjà lors de la nuit électorale, le 8 janvier 2023, ce constat avait été mis sur la place publique par le représentant de la CEDEAO, Joël Atayi Guèdègbé qui en direct sur l’ORTB, demandait à l’invité du MPL, la raison pour laquelle, son parti ne s’est pas fait représenter dans les centres et bureaux de vote ? A sa suite, c’est la Céna qui confirme ce même constat. Les 24 têtes de liste du MPL n’ont simplement pas assuré cette mission. Cependant, il fallait un mobile pour soutirer de l’argent au parti. Des jours après, quelques fiches de collecte de données confirment leurs faussetés. Sur la quasi-totalité de ces fiches, il est relevé le même nombre d’inscrits et le même de votants pour beaucoup de poste de vote dans un même arrondissement. Les intéressés ont fabriqué eux-mêmes, des postes de votes complémentaires parce que la fiche en donnait la possibilité de compter jusqu’à six. Et pourtant, les responsables sont incapables de brandir ne serait-ce qu’une petite liste de représentants de bureau de vote dans un quartier. Alors qu’ils se faisaient démasquer,  ont-ils opté pour un passage en force vers la crise actuelle.?

Qui destitue qui ?

Le trio de départ constitue l’acteur principal de la crise qui secoue le MPL. Ils sont tous aux bancs des accusés, Tèbè, Tometin et Hounmassè. En conséquence, s’il devrait y avoir un Comité de crise, aucun d’eux ne devrait-être membre. Car, les deux vice-présidents qui se sont autoproclamés gestionnaires de la crise ne sont pas autant propres. Loin de là, aucune destitution ne peut d’ailleurs se prononcer sans justification.

Il faut en découdre avec Tèbè et en urgence, même s’il faut le violenter. Car, l’un veut la présidence en remplacement de Tèbè et l’autre qui veut assouvir sa soif aussi est cité pour avoir eu des comportements peu orthodoxes vis-à-vis des candidats lors des positionnements sur la liste.

Quelle que soit la nature de la gestion au sein du MPL, Tèbè, Tometin et Hounmassè en sont comptables. Inutile de tenter de manipuler les militants contre Tèbè qui a tout le temps fait la volonté des deux vice-présidents qui constituent des acteurs principaux des maux voire de la situation qui sévit au MPL. Ce qui est curieux, et à en croire Tèbè, les deux refusent de s’asseoir avec le président pour échanger.Ont-ils alors quelque chose qu’ils tiennent à maintenir au secret ?

Que veut le président d’honneur Sabi Sira Korogoné pour le parti ?

Une seule et unique question peut actuellement tarauder les esprits en ces temps de crise au MPL. Que veut le président d’honneur Sabi Sira Korogoné pour ce parti ? Quand on sait qu’il peut à lui seul unifier ses camarades, s’il le veut et/ou user de son charisme pour juguler la crise, on ne peut espérer de lui des bons pas vers la paix. Tous les regards sont portés vers lui. Car, il sait plus que qui d’autre, l’avenir qui s’offre à ce jeune parti à l’horizon 2026 et plus. Le temps devrait être consacré à la réparation des erreurs des législatives et non au ternissement de l’image que vient de montrer ce parti de jeunes.

Parlant de la situation qui a prévalu jeudi, Tèbè confie qu’il était au bureau quand il a reçu à 11h 10 minutes une invitation pour une réunion du bureau. Il informe avoir attendu dans son bureau ladite réunion sans suite. C’est alors qu’il a décidé de descendre. « Fortuitement pendant que je descendais à 11h 39 par-là, je vois quelques camarades en train de lire une déclaration qu’ils filmaient à l’aide de téléphone portable. Alors, je m’étais arrêté pour chercher à comprendre ce qui se passait (…), c’est là que deux badauds qui les accompagnaient ont bondi sur moi pour me porter des coups avant de s’ébranler vers la sortie », raconte Expérience Tèbè. Les frondeurs ne devaient-ils pas dire plutôt avoir violenté le président Tèbè, au lieu d’user de diversion en faisant croire l’avoir destitué ? La destitution, par principe, vient au bout d’un processus qui prend en compte des faits avérés dans lesquels se retrouve le mis en cause. Expérience Tèbè qualifie les agissements de ses vice-présidents de « simulacre à effet nul ». Il les accuse de peaufiner un plan de déstabilisation ourdi depuis quelques jours « avec des mains invisibles cachées derrière ».

Pour l’heure, l’actualité sur la destitution fait place aux poursuites judiciaires…des frondeurs.

A.Y. CODJO