Tournée parlementaire suite aux inondations à Malanville et Karimama : Vlavonou manifeste aux victimes la compassion de la Représentation nationale

Politique

(Il promet être la voix des sans voix auprès du président Patrice Talon)

Malanville et Karimama sont les dernières étapes de la tournée  parlementaire conduite par le président de l’Assemblée nationale, Louis Gbèhounou Vlavonou dans le Nord pour manifester aux victimes des récentes inondations la compassion de la Représentation nationale.  Ce mercredi 30 septembre 2020 à Malanville et Karimama, le président de l’Assemblée nationale s’est engagée, face aux dégâts et l’urgence des mesures, à être la voix des sans voix auprès du président de la république, Patrice Talon pour que le budget 2021 de l’État puisse prendre en compte la gestion de ce phénomène à l’orée de l’ouverture de la session budgétaire au Palais des gouverneurs à Porto-Novo.

 

Extrait des propos tenus par le Président Louis Gbèhounou Vlavonou aux populations de Malanville et Karimama.

 

« …Messieurs les maires de Malanville et de Karimama, responsables de l’ONG Bienfaisance, messieurs les conseillers communaux et chefs d’arrondissement, au nom de la délégation que j’accompagne, je  voudrais vous dire mon émotion face aux  dispositions prises pour notre accueil. C’était un accueil hors pair, un accueil réservé à  un chef de l’Etat. Nous n’allons pas nous fourvoyer, nous sommes la deuxième personnalité de l’État. Nous sommes les représentants du peuple et voulant venir et compatir aux souffrances  du peuple qui nous a élus et que nous représentons, que ce peuple se mette à nous acclamer alors que nous sommes venus pleurer avec lui, c’est pathétique! Vous voyez à quel niveau l’émotion devait être grande et je vous remercie pour cette disposition que vous avez prise et qui non seulement  vous honore énormément mais aussi  honore les députés de l’Alibori qui accompagnent le bureau de l’Assemblée nationale.  Ce bureau est composé d’abord de moi-même, du 2ème vice-président de l’Assemblée nationale, le Général Robert Gbian et de la 1ere secrétaire parlementaire qui est Madame Sofiath Schanou épouse Arouna, sans oublier  les députés que vous connaissez bien,   Issa Salifou alias Saley, Arifari Bako et Sina Gounou. Voilà les députés qui m’accompagnent en plus  des administratifs et la presse parlementaire. Alors, je suis d’autant plus  ému que les problèmes soulevés par les uns et par les autres sont d’une telle ampleur que l’émotion devient plus grande. Mais nous n’allons nous arrêter aux émotions. Vous savez bien que l’émotion n’a pas de signe plus ni de signe moins. L’émotion est en valeur absolue. Elle  est neutre et  peut arriver à n’importe qui. Vous pouvez couler les larmes  face à l’ampleur des dégâts qu’on a vus. C’est la manière dont on gère l’émotion qui importe.  Après l’émotion, c’est quoi? C’est ça qui fait de vous un homme, un homme d’action, un homme d’inaction ou un homme affable tout court. La gestion que vous faites de l’émotion après sa neutralité, c’est ça qui fait de vous la valeur intrinsèque qu’on peut vous attribuer. Au delà de l’émotion, qu’est ce qu’on va faire après ? C’est le plus important. Nous n’allons pas pleurer sur les dégâts. Nous allons à partir de ce qu’on a vu et entendu,  ce que nous avons écouté et touché, pour faire un pas en arrière pour mieux sauter pour le bonheur de ce peuple. Mieux sauter pour que cela n’arrive plus. Nous sommes en face d’une situation cyclique, ( bien vrai qu’on a dit que c’est les changements climatiques avec la COP 21, COP22, COP 23, le phénomène perdure),  allons-nous rester à pleurer sur le lait renversé? Non!  Le moment est plus que jamais venu pour qu’à l’orée de l’ouverture de la deuxième session ordinaire de l’année qui est la session budgétaire,  que nous puissions poser des questions concrètes. On doit voter le budget mais avant, nous devons voir ce qui est prévu dans le budget 202. Moi même je suis là,  c’est ça la différence. Moi j’ai d’autres opportunités que les élus n’ont pas. J’ai d’autres opportunités pour parler directement avec le chef de l’Etat.  Au lieu de passer par les ministres de la république,  je pourrai porter directement la voix des sans voix que je suis venu voir en personne au chef de l’Etat. Je pourrai lui dire que ce que je suis venu voir est ahurissant, alarmant.   Bien vrai tout est urgent, tout part aujourd’hui au plus pressé mais il y a urgence dans urgence. Par rapport à ça, nous pouvons voir qu’est-ce qui est prévu pour que prochainement là, on n’assiste plus à ces dégâts. Parce que j’ai entendu d’autres propositions qui ne sont pas soulevées ici mais ailleurs par exemple, le préfet a fait la proposition des digues à moitié réalisées ici à  Malanville, comment faire pour rechercher des fonds afin que la partie qui reste soit construite pour endiguer complètement ce phénomène. Vous savez  aujourd’hui, le débordement du fleuve Niger avec la construction de la digue au niveau du Niger, nous nous sommes en position de denivellement bas par rapport au Niger de manière à ce que lorsque le fleuve monte, tout est déversé chez nous. Ça devient que chacun prêche pour sa paroisse. Dans ces conditions, qu’est-ce que nous allons faire maintenant? Allons nous croiser les bras et voir que la solution  apportée  par les autres nous mette dans l’émoi ? Nous aussi, nous devons pouvoir faire quelque chose. Et par rapport aussi à Karimama,  Gogounou, Kandi (qui n’a jamais connu une pareille inondation mais qui est aujourd’hui atteinte), comment faire pour prévenir Bembereke, Banikoara  et autres pour que le Mekrou et l’Alibori…  le fleuve Niger ne sèment pas toujours les affres  dont nous aurons à toujours gérer les conséquences. Je pense que c’est des solutions durables. Maintenant il y a des solutions palliatives qui sont en train d’être expérimentées et d’être mises en exergue. Je remercie l’ONG Bienfaisance qui appuie les populations de façon quotidienne et tout à l’heure,  ils nous ont dit que d’ici à là, ils iront vers Gogounou aussi. Déjà ils sont à Malanville,  Karimama. Merci beaucoup pour ce que vous faites et que la source d’où vous tenez les ressources, ne tarisse point. Maintenant nous, jusque-là,  on a été informés par les députés qui sont ici présents et qui nous ont fait part de la situation catastrophique que subit la région. Nous avons suivi à la télévision des reportages et sur le terrain, beaucoup de choses nous ont préoccupés. Il y a eu des pertes en vies humaines  et pour nous, une seule vie humaine qui disparaît,   ça vaut plus que mille pertes matérielles. Dans mon métier d’avant, ( je suis douanier et formateur), on nous apprend  que la vie d’un contrebandier est plus importante que le plus beau et gros chargement du monde. Ça peut être de l’or, du diamant. En d’autres termes, vous pouvez perdre toutes les cultures, si on perd un homme dedans pour moi,  c’est plus important. Et au delà de ce qu’on a vu là, c’est les pertes en vies humaines qui nous ont le plus marqués. Comment faire pour qu’il n’y ait plus de pertes en vies humaines? Parce qu’ailleurs hier, on nous disait qu’il y a 7 ou 9  à Kandi qui étaient décédés, une vingtaine de décès pour l’ensemble de  Kandi, Gogounou,  Malanville…Nous sommes venus comme dans notre tradition africaine et béninoise en particulier,  lorsqu’on perd un être cher, (si en France les gens pleurent parce qu’ils ont perdu un chien ou ils font le deuil parce qu’ils ont perdu un chat, pourquoi nous qui avons de la valeur pour l’être humain, nous n’allons pas pleurer pour la disparition  des nôtres ?), vous  apporter notre  compassion ( qui veut dire souffrir avec, faire la passion avec quelqu’un ), partager avec vous votre souffrance. Ce n’est pas que nous sommes venus par charité, non ! Mais nous sommes venus souffrir avec vous. Car les veines qui vous traversent aussi, distillent la souffrance. Vous nous avez élus et on ne saurait l’ignorer. Qu’on ne dise pas que c’est seulement les députés de la région qui sont venus vous voir que moi-même j’ai fait le déplacement. C’est en respect de cela que le Président de l’institution même qui est l’institution parlementaire qui représente les 82 députés a fait le déplacement. Ma présence gomme cette façon altérée de voir que c’est seuls les députés de la région qui sont venus. Moi seul, déjà à vos côtés,  c’est comme si c’est tout le Bénin entier qui est solidaire. C’est le sens de ma présence surtout. Ce sont les 82 députés qui sont là, c’est tous les départements qui sont là, les 24 circonscriptions électorales et les 77 communes qui sont représentées ici rien que par ma présence seule. Voilà le sens de ma présence et qui élimine toute la compréhension qu’il fallait avoir de la délégation simple qui allait arriver même si elle a été envoyée par moi moi-même.  Recevez donc au nom de tous les députés et au nom de toutes les populations du Bénin nos sincères condoléances pour ceux qui nous ont quittés et notre sentiment de compassion, de solidarité et notre sens de partage aussi. Nous ne pouvons pas venir vous voir et parler seulement et ne pas laisser du chiffon pour essuyer les larmes. Veuillez accepter ce petit présent. Voilà le message de la représentation nationale que je voulais porter à votre connaissance…. »

 

Propos transcrits par Hermann OBINTI

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