Loi des finances exercice 2026 : Les députés votent un budget de 3.784 milliards

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(Une enveloppe en hausse de 6,6% avec une forte coloration sociale et des investissements massifs)

Au Bénin, les députés de la 9ème législature ont adopté jeudi 4 décembre 2025 la loi de finances pour l’exercice 2026, après plusieurs jours d’examen minutieux du projet ministère par ministère. Le budget s’équilibre à 3.783,984 milliards de FCFA, en hausse de 232,979 milliards par rapport à 2025.

 

Cette progression de 6,6% marque la volonté du gouvernement de consolider les acquis économiques tout en préparant l’avenir.

Un budget tourné vers l’avenir

 

L’examen en commission a révélé un texte conforme aux exigences de la loi organique relative aux lois de finances. Le projet repose sur des fondamentaux solides : une croissance attendue à 7,5%, un déficit budgétaire maîtrisé à 2,7% du PIB contre 2,9% en 2025, et surtout, 42% du budget général consacré aux dépenses sociales.

Cette dynamique s’appuie sur la vigueur du secteur agricole, dopé par la mécanisation, l’expansion industrielle et l’intensification du trafic portuaire à Cotonou. Le gouvernement mise également sur le développement touristique pour soutenir cette trajectoire.

 

Des recettes en forte hausse, des dépenses maîtrisées

 

Les ressources budgétaires connaissent un bond significatif de 11,8%, atteignant 2.645,976 milliards de FCFA. Cette performance découle des réformes entreprises par les régies financières pour élargir l’assiette fiscale sans créer de nouveaux impôts. Les dépenses, quant à elles, progressent plus modérément à 10,3% pour atteindre 3.065,133 milliards de FCFA.

L’effort d’investissement se distingue particulièrement avec une enveloppe de 1.211,683 milliards de FCFA, soit une augmentation de près de 20%. Le Programme d’investissement public 2026, financé à 57% par des ressources intérieures, témoigne de la montée en puissance de l’autonomie budgétaire du pays.

 

Des mesures fiscales pour stimuler l’économie

 

Le texte reconduit plusieurs dispositifs incitatifs, notamment l’exonération des pénalités pour les contribuables régularisant spontanément leur situation fiscale. Les véhicules neufs bénéficient d’abattements substantiels sur la valeur en douane : 90% pour les électriques, 95% pour les hybrides. Les équipements industriels destinés aux PME et les matériaux pour stations-service profitent également d’exonérations ciblées.

Parmi les innovations, une nouvelle répartition de la TVA accorde davantage de marges au Trésor public, tandis que les frais de carburant pour véhicules professionnels voient leur régime de déductibilité précisé.

L’emploi public stabilisé

Le plafond des autorisations d’emploi s’établit à 103.513 équivalents temps plein, contre 106.774 en 2025. Cette baisse apparente masque en réalité une dynamique de recrutement soutenue dans les secteurs stratégiques comme la santé, les eaux et forêts, où les agents rejoignent les collectivités territoriales et structures sous tutelle.

Avec un déficit contenu et une orientation résolument sociale, ce budget traduit l’ambition d’un État qui investit dans ses infrastructures sans sacrifier la rigueur budgétaire. Reste désormais à suivre sa mise en œuvre sur le terrain.

 

Fréjus MASSIHOUNTON