Injures de Trump, menaces d’expulsion : Dans le Minnesota, la communauté somalienne sous pression

Afrique International

Un vent de panique souffle sur les villes de Minneapolis et Saint-Paul, dans le Minnesota, au nord des États-Unis. D’après plusieurs médias, dont CNN et le New York Times, une vaste opération d’expulsion de migrants doit démarrer dans cet État qui accueille notamment une importante communauté somalienne. Mogadiscio avait été, mardi 2 décembre, la cible d’une volée d’injures de la part de Donald Trump.

D’après des documents consultés par le New York Times, une centaine d’agents du ICE, le service de l’immigration et des douanes, sont attendus à Minneapolis et Saint-Paul pour contrôler les immigrés. Un climat de paranoïa s’est emparé de ces villes.

« Les gens ont peur d’aller au culte. Ils ne fréquentent plus les magasins tenus par nos immigrés en centre-ville. Donc, je veux être clair : la police de Minneapolis ne collabore pas avec les services fédéraux d’immigration, veut rassurer Brian O’Hara, chef de la police du Minnesota. Nous ne demandons pas aux gens leur statut migratoire. »

Pour le maire de Minneapolis Jacob Frey, Washington se lance dans une campagne illégale : « Cibler les Somaliens signifie que des protocoles vont être violés, des erreurs seront faites et, soyons clairs, des citoyens américains seront détenus pour aucune autre raison que le fait qu’ils aient l’air somalien. À notre communauté somalienne : on vous aime et on est à vos côtés. »

Minneapolis et Saint-Paul entendent donc résister à la pression de Washington. « Nos deux villes ont mis en place des services d’aide pour les immigrés et les réfugiés, dans les bureaux de nos avocats, indique Melvin Carter, maire de Saint-Paul. On invite les personnes à se renseigner sur internet, auprès des organisations communautaires qui aident les immigrés, parce que vous avez des droits. » 

D’après le Bureau du recensement américain, les trois quarts des membres de la communauté somalienne aux États-Unis sont des citoyens américains, rappelle la correspondante de RFI à la Corne de l’Afrique, Gaëlle Laleix.

 

Les Somaliens traités d’« ordures » par Donald Trump

 

Mardi 2 décembre, Donald Trump a traité de son côté les Somaliens « d’ordures ».  Commentant des poursuites pour fraude aux prestations sociales impliquant plusieurs dizaines de personnes d’origine somalienne dans l’État du Minnesota, le président américain s’est lancé dans une diatribe raciste d’une rare violence devant les caméras et en présence de plusieurs hauts cadres de son administration réunis en conseil des ministres.

« Leur pays pue. On va aller dans le mur si on continue de faire venir des déchets dans notre pays », lâche-t-il.

Le président américain s’en est pris ensuite nommément à Ihlan Omar, une élue démocrate du Minnesota d’origine somalienne qui siège depuis six ans à la Chambre des représentants. « Ihlan Omar est un déchet, ses amis sont des déchets. Ce sont des gens qui ne font rien à part se plaindre. Et là, d’où ils viennent, ils n’ont rien. Ils viennent d’un enfer, mais ils se plaignent et ils chialent. On n’en veut pas dans notre pays. Qu’ils retournent d’où ils sont venus et qu’ils s’en occupent », a-t-il dit.

Cette tirade a été saluée par le vice-président américain JD Vance qui a tapé sur la table en signe d’approbation, et applaudie par l’ensemble des responsables politiques présents dans la pièce.