Dandi Gnamou, présidente de la Haute Cour de Justice, a présenté mercredi devant la commission budgétaire du Parlement un budget en hausse de 3,39 % pour l’exercice 2026. Si l’institution affiche des ambitions à travers cinq axes stratégiques, des besoins essentiels, notamment en matière de sécurité, demeurent non couverts.
La Haute Cour de Justice (HCJ) disposera de 951 492 422 francs CFA pour mener à bien ses missions en 2026. Une enveloppe budgétaire en progression par rapport à l’année précédente, mais qui ne répond pas encore à l’ensemble des besoins de cette institution chargée de juger les hautes personnalités de l’État.
Une répartition budgétaire centrée sur le fonctionnement
Le budget 2026 de la HCJ se caractérise par une structure bien définie. Les dépenses de personnel représentent la part la plus importante avec 411 017 000 francs CFA, soit 43,20 % de l’enveloppe globale. Les achats de biens et services absorbent 539 495 422 francs CFA, représentant 56,70 % du budget. Enfin, une modeste ligne de transferts de 1 000 000 francs CFA complète cette répartition, ne constituant que 0,11 % des ressources allouées.
Cette augmentation de 3,39 % par rapport à 2025 témoigne d’une volonté de renforcer les moyens de l’institution, même si Dandi Gnamou, sa présidente, souligne que certains besoins demeurent non satisfaits.
Cinq axes stratégiques pour moderniser la justice des gouvernants
Pour l’année à venir, la Haute Cour de Justice a défini une feuille de route ambitieuse articulée autour de cinq axes majeurs. Le premier concerne la tenue effective des audiences juridictionnelles, mission fondamentale de l’institution. La HCJ entend également développer la coopération et le partage de bonnes pratiques avec les institutions sœurs, une démarche qui s’inscrit dans une logique d’amélioration continue.
Le renforcement de la visibilité et de la pédagogie institutionnelle figure également parmi les priorités, reflétant une volonté de rapprocher cette juridiction spécialisée des citoyens. La transformation numérique de la HCJ constitue le quatrième axe, témoignant de l’adaptation de l’institution aux exigences de la modernité. Enfin, l’intégration de l’approche genre dans les activités complète cette stratégie, inscrivant la Haute Cour dans les standards contemporains de gouvernance.
La sécurité, un besoin criant non couvert
Malgré la progression budgétaire, Dandi Gnamou a attiré l’attention des députés sur des manques préoccupants, particulièrement en matière de sécurité. Dans le document soumis à la commission budgétaire, la présidente de la HCJ a évoqué des besoins précis : la sécurisation globale de l’institution, le renforcement du dispositif par du personnel complémentaire, et la revalorisation salariale du personnel de sécurité relevant de la hiérarchie militaire.
Ces investissements ne relèvent pas du confort, mais de la nécessité. Ils permettraient de « sécuriser les lieux, les audiences et les personnes », d’« assurer la cohérence entre responsabilités confiées et moyens accordés », et de « consolider la crédibilité de la justice des gouvernants », a argumenté la présidente.
Le complément de ressources sollicité pour combler ces lacunes est chiffré à 21 078 000 francs CFA, un montant relativement modeste au regard des enjeux sécuritaires d’une institution qui juge les plus hautes autorités de l’État.
Cette présentation budgétaire révèle ainsi une Haute Cour de Justice en quête d’équilibre entre modernisation de ses pratiques et consolidation de ses moyens fondamentaux, avec la sécurité comme préoccupation majeure pour exercer sereinement ses missions constitutionnelles.
Fréjus MASSIHOUNTON
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