Un départ pour rester cohérent avec sa conscience et le peuple. Le président du parti Les Démocrates, Boni Yayi, veut démissionner de la tête du parti, face à l’entêtement de certains caciques du parti de signer un accord de gouvernance avec des partis de la mouvance.
L’information émane de sources crédibles. Boni Yayi envisagerait de démissionner de la tête du parti Les Démocrates. Selon le journal Nasiara qui rapporte l’information, Boni Yayi juge dangereux un rapprochement du parti avec la mouvance présidentielle. Boni Yayi songerait donc à démissionner de la présidence du parti Les Démocrates (LD). Boni Yayi quitte les choses parce qu’il aurait refusé toute compromission politique.
Rapprochement avec la mouvance
A en croire des sources proches du parti, l’ancien président de la République serait exaspéré par la volonté de certains cadres du parti qui soutiennent que le parti LD signe un accord de législature avec un parti de la mouvance présidentielle. Ceux qui défendent ce rapprochement auraient nourri l’espoir d’obtenir des postes électifs et des avantages politiques. Bref, c’est la seule et unique solution pour Les Démocrates d’exister après 2026. Et pour Boni Yayi, ce serait une trahison vis-à-vis de la ligne d’opposition ferme qu’il défend depuis la création des Démocrates.
En effet, depuis son retour à la tête du parti LD en 2023, Boni Yayi et son parti affichent une opposition sans concession au régime du président Patrice Talon. Le président du parti LD estime que s’engager dans un quelconque « deal politique » alors que l’exclusion, le problème des détenus et exilés politiques demeurent intacts, reviendrait à renier les sacrifices consentis depuis son départ du pouvoir et à tourner dos aux principes qui ont motivé la création du parti LD.
Boni Yayi nourrit une méfiance qui s’expliquerait notamment par la proposition formulée récemment par le chef de l’État lors d’une sortie médiatique. L’ ancien président trouve incohérent de se livrer à un pouvoir qu’il a constamment combattu politiquement, surtout à un moment où, selon lui, ce régime montrerait des signes d’essoufflement.
L’autre divergence
L’autre divergence, c’est le projet de création d’un Sénat, porté par la majorité présidentielle dans le cadre d’une proposition de révision de la constitution. Boni Yayi y voit une menace pour la démocratie béninoise. Cette réforme conduirait à la mise en place d’un système de pensée unique et à l’effondrement progressif du pluralisme politique.
Boni Yayi refuse d’être complice d’un processus qu’il juge contraire aux acquis démocratiques. Raison pour laquelle il privilégierait son départ de la tête du principal parti de l’opposition qui, après le rejet de la candidature de son duo a la présidentielle de 2026 vient de voir son élimination des communales du 11 janvier 2026 pour défaut de pièces.
A.C.C.
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