Soixante candidatures à la présidentielle ivoirienne, dont celles des opposants inéligibles Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, ont été déposées devant la Commission électorale indépendante (CEI) qui va les transmettre au Conseil constitutionnel, chargé de valider la liste définitive des candidats au scrutin du 25 octobre.
A deux mois de l’élection, le climat politique est tendu dans le pays, notamment en raison de la radiation de la liste électorale de plusieurs dirigeants d’opposition.
Tidjane Thiam, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et l’ex-président Laurent Gbagbo, chef du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) sont exclus de la liste électorale, le premier pour des questions de nationalité, le second pour une condamnation judiciaire.
Tous deux ont toutefois déposé leur candidature sur laquelle le Conseil constitutionnel devra se prononcer d’ici le 10 septembre. La date-limite des dépôts était fixée mardi à minuit (locale et GMT).
Tidjane Thiam, hors du pays depuis mi-mars, « se porte candidat à la présidence de la République de Côte d’Ivoire pour répondre à l’appel de son peuple pour le changement », a déclaré son directeur de cabinet Alain Cocauthrey.
« Dans un pays dit démocratique, il n’y a que par les élections qu’on fait connaître ses idées. Je souhaite que les Ivoiriens choisissent dans la paix », a de son côté appelé Sébastien Dano Djedje, président exécutif du PPA-CI.
Du côté du Rassemblement des houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP, au pouvoir), le président Alassane Ouattara, candidat à un quatrième mandat, a déposé mardi en personne son dossier de candidature.
Il a dit répondre « à l’appel de nombreux Ivoiriens et Ivoiriennes qui souhaitent que nous poursuivions ensemble le chemin de paix, de stabilité et de développement » et appelé à une élection « dans la sérénité ».
L’opposition est vent debout contre la perspective d’un quatrième mandat, l’estimant inconstitutionnel.
L’actuelle loi fondamentale ivoirienne prévoit un maximum de deux mandats, mais le Conseil constitutionnel a estimé en 2020 que l’adoption de cette nouvelle Constitution quatre ans plus tôt avait remis le compteur des mandats présidentiels à zéro.
Parmi les candidatures déposées, figurent d’autres opposants connus, eux bien inscrits sur les listes électorales, notamment plusieurs anciens compagnons de route de Laurent Gbagbo, ayant désormais rompu avec lui: son ex-Premier ministre Pascal Affi N’Guessan déjà candidat en 2015, son ex-épouse Simone Ehivet Gbagbo, ou encore l’ex-ministre Ahoua Don Mello.
L’ancien ministre du Commerce Jean-Louis Billon est également candidat – dissident du PDCI -, tout comme le député indépendant et journaliste d’investigation Antoine Tiemoko Assalé.
Sur les 60 candidatures, de nombreuses personnalités inconnues du grand public ont également déposé un dossier.
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