Bénin  : 48 mois de prison ferme pour l’ex -délégué financier de la présidence

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Au Bénin, l’ancien délégué financier de la présidence de la République, reconnu coupable d’abus de fonctions et de blanchiment de capitaux,  a écopé de quarante huit (48) mois de prison ferme et d’une amende d’un million de francs CFA. La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a rendu son verdict, lundi 7 juillet 2025.

La Cour a aussi prononcé la confiscation de plusieurs biens, dont un véhicule appartenant à l’ancien délégué financier de la présidence de la République. Quant à son frère, également poursuivi, il a été relaxé au bénéfice du doute. Le parquet avait proposé cinq ans de prison ferme contre lui. S’agissant du collaborateur de la Personne responsable des marchés publics (PRMP),  il a été relaxé purement et simplement.

Dans ses réquisitions, le ministère public a évoqué des irrégularités dans la passation de marchés publics.  L’ancien délégué financier est accusé d’avoir participé à la constitution de dossiers au profit de prestataires, en fournissant des informations internes. Il lui est aussi reproché d’avoir permis à son frère de bénéficier de marchés, et d’avoir facilité la mise en place de PRMP dans certaines structures dans le but d’orienter les attributions. Lors des perquisitions, des documents liés à des marchés ont été retrouvés au domicile du prévenu. Le parquet a également évoqué un cas de blanchiment, estimant que les fonds issus de ces marchés ont servi à des investissements privés.

À la barre, l’ancien-délégué , dans sa défense, a dénoncé un « acharnement ». Il s’est présenté comme un régulateur juridique et financier chargé de vérifier la conformité des prix et des documents dans les dossiers transmis à la présidence. Il a mis en cause le dysfonctionnement du logiciel de transmission, qu’il considère comme à l’origine des retards dans le traitement des dossiers liés à la Garde républicaine.

Selon l’ex-délégué, les besoins de la  Garde républicaine ont été transmis cinq mois après la période prévue, et les six dossiers concernés ne seraient arrivés à la PRMP qu’en juin 2024. Il affirme les avoir validés en janvier 2025.

L’ancien délégué a aussi évoqué le faible taux de décaissement au profit des Forces armées béninoises en 2024. Il évoque145 millions de francs CFA décaissés sur plusieurs centaines de milliards et dit avoir alerté la PRMP sur les risques liés à ce retard.

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